Malgré l’adoption de la Loi N°2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité, notre espace public et médiatique continue d’enregistrer des dérives. Vidéos à caractère pornographique, malsaines ; propos injurieux contre des personnalités ; atteintes à la vie privée ; les dérives se multiplient sur les sociaux au Mali. Mais, c’était sans compter sur la détermination du puissant Procureur de la commune IV, Idrissa Hamidou TOURE, à réprimer ces genres de violations. Depuis un bon moment, il multiplie les interpellations des contrevenants ans aucune distinction.
« Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel », disait l’écrivain italien Umberto ECO. Cet adage cadre parfaitement avec la réalité de notre espace public et médiatique dans un contexte de crise sociopolitique où les réseaux sociaux sont devenus une tribune pour des camps rivaux de se confronter et de s’affronter. Comment protéger les concitoyens contre ces abus ?
Cette situation s’est exacerbée, ces derniers temps, par la crise sociopolitique caractérisée par les sanctions de la CEDEAO contre notre pays et la montée du sentiment anti-français au Mali.
Elle a vu les partisans des deux camps (partisans et détracteurs de la transition) se faire la ‘’guerre’’ par des vidéomens interposés.
Une situation qui menace sérieusement la cohésion sociale et l’unité nationale.
D’ailleurs, la situation n’a pas échappé à la vigilance de la justice, notamment le parquet de la Commune 4 qui avait fait un communiqué pour mettre en garde tous ceux qui s’adonneraient à la diffusion des propos haineux et violents.
A la suite de la diffusion de cette mise en garde, le parquet vient d’interpeller certains usagers des réseaux sociaux ces dernières 48 heures.
C’est le cas de Pape Diallo (Membre de Yèrè Wolo Débout Sur les remparts et chargé de mission dans un département ministériel) pour incitation à la violence et injures publiques. Il aurait été interpellé pour des propos peu orthodoxes tenus sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, il n’est pas le seul dans le cas. L’ex député de la commune 4, Moussa Diarra, qui a appelé à fusiller les opposants à la transition a été interpellé également. Ils ont été arrêtés pour incitation à la violence et injures publiques.
Bien avant ces deux usagers, le Dr MARIKO et coaccusés avaient été mis aux arrêts pour avoir proféré des injures contre le PM qui se sont malheureusement retrouvées sur les réseaux sociaux.
On se rappelle, en 2019, une activiste nommée Djéné SOGODOGO, avait été arrêtée pour injures graves à l’endroit du Président de la République.
Aussi, les deux activistes Abdoul Niang et Bouba Fané ont été condamnés à deux ans de prison ferme chacun en octobre 2019. Ils avaient été poursuivis pour outrage aux magistrats en exercice de leur fonction par deux syndicats des magistrats (SAM et SYLMA).
Si l’essor des réseaux sociaux s’est caractérisé par un développement des libertés fondamentales, en ce sens que davantage de personnes ont, désormais, droit à la parole dans le nouvel espace public que représente Internet, force est de reconnaitre que cette possibilité offerte à tant de personnes n’est pas sans conséquence quand on sait que beaucoup n’ont pas atteint un bon niveau d’éducation et de compréhension des enjeux contemporains. <
Face à cette situation, la société civile pointe du doigt sur l’effritement de l’éducation parentale. Heureusement, le Procureur Touré est là pour donner une dose de leçon d’éducation civique et morale aux indélicats qui se croient tout permis sur les réseaux sociaux.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: INFO-MATIN