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Sans Tabou: reprise du CSA, la double exigence

De plus en plus les acteurs de la mise en œuvre de l’Accord s’activent pour une reprise des réunions du Comité de suivi de l’Accord (CSA) à l’arrêt depuis que les ex-rebelles de Kidal regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont décidé de suspendre leur participation en septembre 2019. Mais la question que l’on peut se poser est de savoir à quelles conditions et pour combien de temps au regard de la crise de confiance constatée entre les autorités et les responsables de la CMA à la suite de l’annulation de la 38e session du CSA qui était prévue à Kidal.

 

Pour tenter de faire bouger les lignes entre parties maliennes, la Médiation internationale conduite par l’Algérie a entamé une série de rencontres avec les acteurs maliens. Comme en témoigne la rencontre de ce lundi 25 novembre 2019 entre des représentants du Gouvernement et la Médiation au ministère des Affaires étrangères. Si les deux parties ont réaffirmé leur volonté de tout mettre en œuvre pour une reprise des réunions du CSA dans le meilleur délai, force est de constater qu’aucun acteur n’a affirmé avec certitude qu’un terrain d’entente a été trouvé entre la CMA et le Gouvernement autour de ces exigences.
Pour rappel, en septembre dernier, alors qu’une réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA) devait être délocalisée à Kidal, elle avait finalement été annulée suite à une demande du Gouvernement, pour ‘’raisons d’État impératives’’. Pour protester contre décision inattendue des autorités, la CMA avait suspendu sa participation aux travaux du CSA et exigé une rencontre en terrain neutre entre ses responsables et les représentants du Gouvernement pour aplanir les divergences.
Ce qui aurait dû être le signe d’un progrès notable dans l’application de l’Accord pour la paix s’est finalement transformé en obstacle. Pour montrer que le processus de paix avance au Mali, les membres du Comité de suivi de l’Accord avaient pour la première fois prévu de délocaliser leurs travaux mensuels le 17 septembre dans le Nord, à Kidal.
Ainsi, ce blocage est intervenu au moment où des questions importantes étaient à l’ordre du jour. Notamment, le reploiement des premières unités de l’Armée nationale reconstituée au nord et particulièrement dans le bastion des ex-rebelles à Kidal.
Face à l’impasse, la Communauté internationale à décider de mettre la pression sur les parties maliennes pour une reprise immédiate des réunions du CSA.
Au moment où l’on annonce une reprise immédiate de ces cessions, la question de savoir si la CMA a renoncé à ses exigences demeure est sans réponse claire. Quoi qu’il arrive, cette reprise ne pourrait intervenir qu’à deux conditions.
La première est que la CMA accepte de renoncer à son exigence de rencontre en terrain neutre et se rende à Bamako ou quelque autre endroit retenu pour prendre part à cette fameuse 38e session.
La seconde est que les ‘’raisons d’État impératives’’ soient levées pour que le gouvernement programme la tenue du CSA à Kidal comme initialement prévue.
Dans tous les cas, il va falloir trouver un compromis qui permette aux parties de renouer avec les sessions du CSA. Toute chose qui exige que les parties fassent des concessions pour renouer avec le processus de paix.
La seule certitude est que toutes les parties sont d’accord qu’il faut continuer à dialoguer pour avancer dans la mise en œuvre de l’Accord. C’est pourquoi la rencontre du vendredi dernier entre les responsables de la CMA et le Chef de l’État, à Koulouba, suscite beaucoup d’espoir chez les populations qui attendent les dividendes de cette paix tant désirée depuis la signature de l’Accord en 2015.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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