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Sans Tabou: prorogation du mandat des députés, débats démagogiques

Depuis l’annonce d’une nouvelle prorogation du mandat des députés jusqu’au 2 mai 2020 par le gouvernement, l’opinion nationale, de manière générale et la classe politique en particulier, se trouvent polarisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre cette décision du gouvernement. Si défendre son opinion est un droit absolu reconnu à tout citoyen, nous pensons que le dernier mot sur cette question revient aux députés de l’Assemblée nationale et non au gouvernement.

 

Alors que l’annonce du gouvernement est encore en état de projet de loi sur la table de l’Assemblée nationale, il nous semble plus élégant pour les contestateurs d’inscrire leur combat dans le cadre du débat parlementaire. En d’autres termes, au lieu d’enflammer la rue, les opposants à cette décision, en ce qui concerne les partis politiques, doivent diriger leur campagne vers leurs élus en les appelant à voter contre le projet de loi. Surtout quand on sait que parmi les opposants à cette décision du gouvernement figurent plusieurs partis politiques disposant des députés à l’Assemblée nationale, à l’image de l’URD, du parti SADI, etc.

Dans les débats, cette énième prorogation est jugée anticonstitutionnelle et illégitime par plusieurs partis politiques qui se mobilisent pour faire barrage à l’idée. C’est à travers des communiqués, assemblées générales ou des conférences de presse que plusieurs partis politiques ont porté à la connaissance de l’opinion nationale leur hostilité au projet de loi organique portant sur la prorogation du mandat des députés.

Dans les propositions de sortie de crise faites par les contestataires comme alternatives à la prorogation, nous avons trois options. La première est logiquement ce que la constitution même prévoit en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, à savoir la gouvernance par ordonnance effectuée par le président de la République.

La seconde est la formation d’une Assemblée constituante. Celle-là est une demande formulée par des partis comme l’ADP-MALIBA ou le RpDM dont le Président, le Dr Cheick Modibo Diarra, avait fait proposition, depuis la première prorogation.

Enfin la troisième option est celle prônée par des partis comme les FARE ou YELEMA, à savoir l’organisation d’un dialogue national inclusif. Ce dialogue aura pour objet de décider de la marche à suivre pour éviter un vide conditionnel. En attendant de voir une nouvelle alternative, les forces politiques opposées au projet semblent mal poser le débat. Le commun des Maliens a l’impression que le débat est clos, que le gouvernement a arrêté sa décision. Pourtant, loin de là, il ne s’agit que d’une proposition qui doit être entérinée à un autre niveau, conformément à la loi et au principe démocratique en vigueur dans notre pays.    Le moins qu’on puisse dire, c’est que entre ceux qui veulent rester à l’Assemblée en violation de la loi et ceux qui veulent enflammée les rues pour les en empêcher, aucune partie ne semble véritablement être le défenseur de l’intérêt général.

Par Abdoulaye OUATARA

 Info Matin

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