Avant-hier, une lettre du secrétaire général de la FIFA, Fatma SAMOURA, au président du bureau dissout de la FEMAFOOT, sur la base de simples échanges de mail avec notre ministre des Sports a créé la confusion au sein de l’opinion de notre pays déjà divisé sur la décision du ministre GUINDO vis-à-vis de notre sport roi. Cette lettre, loin de contribuer à apaiser une atmosphère déjà électrique, semble précipiter la décision gouvernementale à mettre en place un comité provisoire de normalisation, en lieu et place du bureau de la FEMAFOOT.
Sans document officiel, le secrétaire général de la FIFA, Fatma SAMOURA, s’est contenté des échanges par Email avec le ministre des Sports pour adresser une lettre au bureau de la FEMAFOOT faisant état d’une reculade de notre ministre des Sports quant à sa décision de dissoudre l’instance dirigeante du foot de notre pays.
Il s’agissait, d’une part, d’une vraie fausse lettre d’accusé de réception de la lettre ministérielle sur sa décision de renonciation à l’acte de dissolution de la FEMAFOOT et d’autre part, de la lettre de la FIFA à la fédération malienne de football qui ont vite envahi les réseaux sociaux alors qu’il n’en était rien. En fait, la supposée lettre d’accusé de réception de la FIFA n’était qu’imaginaire, rédigée sur la base de simple échange email. Pour sa crédibilité, et l’enjeu qui entoure cette question, la FIFA ne devrait pas tomber aussi bas. En plus des polémiques et l’indignation que ces correspondances de la FIFA ont suscitée dans notre pays, le contenu de celles-ci sans fondement formel laisse à désirer. Parce qu’il n’y a jamais eu de lettre officielle du ministre des Sports faisant état de sa volonté de revenir sur sa décision. À défaut de cette preuve formelle, l’excuse défendable ou acceptable du secrétaire général de la FIFA pourrait être qu’elle est certainement allée trop en besoin et a fait une mauvaise appréciation de ses échanges avec le ministre des Sports sur le dossier de la FEMAFOOT.
En effet, de par la complexité de ce dossier de notre pays qui perdure depuis des années, sa démarche devait être emprunt responsabilité et de la rigueur, en s’entourant de toutes les garanties nécessaires qu’elle contribuerait à apaiser la situation et non à l’envenimer.
Après les premières ‘’erreurs’’ qui ont été constatées dans la gestion de cette affaire, comme l’a fait constater le secrétaire général lui-même, avant de prendre toute autre décision, Fatma SAMOURA devrait avoir tous les arguments officiels en sa disposition. Elle devait se rappeler que l’administration fait foi des écrits officiels par conséquent, un échange privé n’a pas aucune valeur juridique pour remplacer une décision ministérielle.
Ainsi, à l’absence de tout écrit officiel adressé à la FIFA ou un arrêté ministériel d’abrogation de la décision antérieure du ministre des Sports, tout autre écrit ne peut constituer que d’éléments d’intention du ministre des Sports et non une décision qui peut engager tout un pays.
À cet égard, Fatma SAMOURA a commis une erreur abominable d’aller trop vite en besogne, à travers ses lettres à la FEMAFOOT. Toute chose qui a provoqué la colère du ministre des Sports qui lui avait d’ailleurs promis de « surseoir à l’exécution d’une décision » à condition que la FIFA délègue une mission d’évaluation dans notre pays. En la matière, surseoir à l’exécution d’une décision et annuler une décision sont deux choses complètement différentes.
Par Sikou BAH
Source: info-matin