En cette veille de fin d’année et temps de préparation des examens, l’année scolaire et universitaire qui se déroulait jusque-là normalement fait face, ces derniers temps, à des perturbations liées à plusieurs épiphénomènes : une grève illimitée lancée par des promoteurs d’écoles privées, depuis lundi dernier ; des affrontements sporadiques, mais violents entre deux clans rivaux de l’AEEM et un mot d’ordre de grève lancé par le SYNEB, le 18 avril dernier. Les ministres sauront-ils relever le défi ?
Comme le disait le ministre de l’Éducation nationale lors d’une émission sur l’ORT, l’année scolaire se déroulait normalement jusqu’à une date récente où des perturbations et de menaces de mouvements de grève annoncés risquent de compromettre les efforts.
Comme un cheveu dans la soupe, des mouvements de perturbation s’annoncent, ces derniers temps, sur fonds chantage. Ces actions, si l’on ne prend garde, s’annoncent sur un registre de déstabilisation et de mise en cause des acquis.
À l’issue du 23e congrès, en début de ce mois, deux clans rivaux revendiquent la paternité du bureau de coordination de l’AEEM : Boubacar Traoré dit « Jack Bauer » d’un côté et Abdoul Salam Togola dit « Willy » de l’autre. Depuis le déroulement de ce congrès, la tension couve sur le front scolaire et universitaire, surtout au niveau des campus universitaires où des risques d’affrontement entre ces deux camps sont toujours imminents. D’ailleurs, rapporte-t-on, lundi dernier, des heurts ont eu lieu dans la cour de l’ECICA, en plein centre-ville, entre les éléments du GMS et les initiateurs d’une assemblée générale de l’un des clans AEEM, en proie à un bicéphalisme, depuis le denier de l’Association.
Le même lundi, l’AEPAM (Association des écoles privées agréées du Mali) a lancé un mouvement de grève illimitée pour, dit-elle, pour protester contre la retenue à la source des impôts des écoles privées en ‘’l’absence de base légale’’.
Une semaine plus tôt, le Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB) a déposé, le 18 avril dernier, un préavis de grève de 48 heures qui prend effet à partir du jeudi 5 mai 2016, si des mesures ne sont pas prises du côté gouvernemental pour désamorcer cette tension. Nous mesurons bien les efforts consentis, mais face aux défis qui se pointent tous les jours, le dernier recours reste toujours ce gouvernement.
Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent pour l’État d’instaurer un véritable dialogue social entre tous les partenaires sociaux de l’école pour désamorcer la bombe qui menace dangereusement la ‘’finition’’ de l’année scolaire, le bon déroulement des examens scolaires qui pointent à l’horizon l’oblige.
Pour nous permettre de sortir de l’ornière et pour la sauvegarder l’intérêt supérieur de notre nation, il revient à l’État arbitre suprême de prendre le devant pour jouer tout le rôle qui lui revient dans la stabilisation de notre école.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin