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Sans Tabou: Élections: ces politiciens qui exploitent la misère du peuple

Les législatives qui viennent de se tenir ont montré encore une fois toutes les failles de la démocratie malienne vantée, il y a peu comme un modèle, en Afrique. Malgré la modification de la loi électorale pour dit-on ‘’moraliser les élections au Mali, les suffrages continuent d’être tronqués à l’argent. En tout cas, l’achat des consciences lors du scrutin du 19 avril est l’un des faits déplorés par le pool d’observateurs des élections.

Le Mali vient de boucler son processus d’élection des députés pour la 6e législature. Une consultation électorale très attendue pour tourner la page d’une Assemblée nationale dont le mandat légal est arrivé à terme, depuis décembre 2018.

Malgré l’importance de son organisation pour éviter un vide institutionnel, les électeurs se sont mobilisés très peu dans les urnes. L’affluence était très faible. Un constat déplorable. Également, l’achat de conscience, de votes et des spéculations sur les cartes d’électeur ont ravi la vedette, comme rapporté par la Synergie chargée de l’Observation des élections au Mali.

Outre la Synergie, des hommes politiques ont également dénoncé et déploré que l’argent a beaucoup plus influencé le suffrage des électeurs. Sauf que cette pratique est entretenue par ces mêmes personnes qui soufflent le chaud et le froid.

Le choix des électeurs était guidé par les billets de banque que des responsables politiques distribuaient souvent à ciel ouvert, commentent les réseaux sociaux. Le jour du scrutin, des scènes assimilables à un véritable deal commercial entre acheteurs (électeurs) et vendeurs (politiciens véreux) ont été rapportées. L’essentiel pour les politiques est de rentrer à l’Assemblée nationale, peu importe les moyens et la manière. Quant à l’électeur, qui ampute les raisons de ses malheurs aux hommes politiques (mauvaise gouvernance, corruption, gabegie, népotisme…), son seul réflexe de vengeance, c’est d’avoir un peu de ‘’blé’’ le jour du vote. Pour cela, sa voix ou sa carte d’électeur lui sert de marchandise pour le ‘’mieux-disant’’. Jusqu’à quand, ce système perdurera au Mali ? Certainement jusqu’à ce que le pays aura un niveau d’alphabétisation important.

Pour le moment, la démocratie, c’est cela la démocratie au Mali, à l’instar de certains pays africains. En tout état de cause, ces faits prouvent à suffisance, une fois de plus que le Mali un simulacre de démocratie où le minimum des principes et règles de ce système de gouvernance sont foulés au pied.

Pour autant, contre cette pratique, qui était devenue une règle, les autorités ont modifié la loi électorale afin de moraliser les élections. Ainsi, les gadgets, la distribution des t-shirts, des cadeaux aux organisations de la société civile et autres sont interdits désormais interdit au Mali. Mais les habitudes ont la vie dure. La nature est difficile à changer.

Il y a quelques années de cela, lors des élections de 2013, l’actuel président de la CNDH, Aguibou BOUARE écrivait : « ces pratiques nauséabondes ne sont que de la responsabilité des premiers hommes politiques de l’ère démocratique de notre pays ; ils ont l’obligation de répondre devant le tribunal de l’histoire pour avoir hypothéqué l’avenir du Mali, à travers des actes odieux, abusant ainsi de l’illettrisme de nos concitoyens en les transformant en véritable bétail électoral vendu au plus offrant et au dernier enchérisseur».

Tout se passe comme si la démocratie a été offerte sur un plateau d’argent aux Maliens. Loin de là, il s’agit d’un système qui a été arraché au prix du sacrifice ultime. Plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie pour en finir avec le régime dictatorial de Moussa TRAORE. Après 30 d’exercice démocratique, il y a encore, beaucoup à revoir.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin

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