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Sans Tabou: DNI, le gouvernement rattrapé par son arrogance ?

Lundi dernier, la phase communale des concertations a démarré pour deux jours dans les 611 communes retenues par le comité d’organisation sur l’ensemble du territoire. Mais le constat qui se dégage est que ces assises, qui se tiennent en prélude au « Dialogue National Inclusif », se déroulent sans la participation des plus grandes formations politiques de l’opposition, et de certaines organisations de la société civile et des ex-rebelles de la CMA. Alors, un dialogue au forceps pour quelle fin ?

Alors que l’idée de dialoguer pour absorber la crise née de la réélection controversée du président IBK vient de l’opposition, la méprise du gouvernement semble compromettre l’objectif de cet exercice qui démarre dans climat social tendu. À chaque étape du processus, des divergences sont apparues entre le gouvernement, les principaux acteurs de l’opposition ainsi que certains acteurs de la société civile autour de l’objectif et de la démarche.

Du choix des personnalités qui doivent conduire le processus par le président de la république aux TDR, en passant par la dénomination, la démarche du gouvernement a toujours été mise en cause par les différents acteurs.

Malgré cette polémique et la montée de la contestation, les plus hautes autorités ont donné l’impression d’imposer leur démarche aux partenaires avant de se rétracter sur certains points, sous la pression.

Ainsi, du Dialogue politique inclusif national, on a finalement retenu le concept ‘’Dialogue national inclusif’’ sur recommandations des organisations de la société civile. Une marche en arrière qui n’est pas parvenue à calmer une grande partie de l’opposition qui a décidé de bouder le processus qui, de leur avis, ne met pas sur la table toutes les préoccupations qui doivent être discutées lors d’un forum du genre. En terme clair, il y a eu trop d’amateurismes et d’amalgames dans l’organisation de ce dialogue qui est pourtant censé mettre fin à la crise politique et socio-sécuritaire avec des propositions de solutions aux défis qui assaillent la nation.

Pourtant, l’exemple «grand débat national» s’est déroulé en France en début d’année pouvait inspirer les autorités en premier lieu et les acteurs politiques du Mali.

Face à l’attitude du gouvernement, qui frise avec l’arrogance, le principal parti de l’opposition, l’URD de Soumaïla CISSE, a officialisé sa non-participation au Dialogue National Inclusif, comme l’indique par son communiqué en date du 4 octobre 2019.

Aujourd’hui, il faut préciser que ce dialogue se tiendra sans la participation de beaucoup de regroupements politiques, dont le FSD et le mouvement Anw Ko Mali Dron ainsi que plusieurs partis politiques, dont l’URD, le MPR, les Fare An Ka Wuli, le RPDM, la Sadi, la CNAS Faso -hèrè, etc.

Autre signe d’arrogance qui a plombé le processus, le lancement du processus au niveau communal, qui a été longtemps un point de discorde entre les acteurs avant d’être accepté par le gouvernement.

Selon le chronogramme officiel, la première phase qui vient d’être lancée ce lundi 7 octobre va se poursuivre les 14 et mardi 15 octobre 2019 dans les cercles et dans les communes du district de Bamako. Dans les Ambassades et consulats, les concertations auront lieu les 21 et 22 octobre 2019.

Pour le moment, aucune date n’a été communiquée pour la phase nationale. La question qu’on se pose à ce niveau est de savoir quelle coordination aura lieu entre les différentes phases ?

Mais le pire est le flou artistique qui entoure la finalité de ces concertations puisque les objectifs ne sont pas assez clairs aux yeux de beaucoup d’observateurs…

Ce qui est évident, c’est qu’en tant que Maliens, nous devons ensemble conjuguer nos efforts pour imposer la paix, consolider la fraternité, la cohésion et le vivre ensemble.

 

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Inf@sept

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