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Sans Tabou: CSA, surenchère des ex-rebelles

Le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a du plomb dans l’aile, depuis quelques moments, en témoignent les reports successifs des travaux de la 9e réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA). A l’origine de ce blocage, la surenchère des groupes signataires (Plateforme et CMA) qui ont fait de la mise en place des autorités intérimaires un point d’honneur, mettant de côté toutes les autres questions essentielles, comme l’organisation des patrouilles mixtes et le cantonnement de leurs combattants.

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La neuvième session ordinaire du comité de suivi de l’Accord, chargée de discuter et de définir les modalités de mise en œuvre de l’Accord s’est ouverte, lundi dernier, sur fond de tensions entre les groupes signataires et le gouvernement. Pour cause, les ex-rebelles ayant fait de la mise en place des autorités intérimaires un préalable à l’avancement de tout le processus.
Face à des divergences constatées dans l’interprétation des dispositions de l’Accord relatives à la mise en place des autorités intérimaires prévue dans l’Annexe 1 du document, les parties maliennes s’étaient retrouvées, en apartheid, après l’ouverture des travaux autour de nouvelles propositions du gouvernement au CICB.
On se rappelle que la précédente session s’est achevée en queue de poisson pour les mêmes raisons. Car au moment où les groupes armés exigeaient la mise en place des autorités intérimaires avant le cantonnement, le gouvernement était dans l’attente du verdict de la Cour constitutionnelle qui devait se prononcer sur la constitutionnalité de la loi sur ces autorités intérimaires, sur une saisine de l’Opposition politique.
Cette loi sur les autorités intérimaires, adoptée le 31 mars 2016, avait fait l’objet d’une requête en annulation de la part d’un groupe de députés de l’opposition. L’opposition ayant été déboutée de sa requête, le gouvernement s’attendait désormais à un déblocage pour une avancée rapide dans la mise en œuvre de l’accord. Mais il fallait compter sur lasurenchère des ex-rebelles qui trouvent matière à redire.
Le constat qui se dégage, c’est que malgré les efforts réels du gouvernement sur les autres points où il y a visiblement moins de polémiques, les groupes signataires ne semblent pas être de bonne foi.
C’est le cas, par exemple du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) concernant les patrouilles mixtes qui ont été mises en place, depuis quelque temps, sans que lesdites patrouilles ne puissent démarrer, à cause de certains caprices des groupes signataires. En effet, malgré la disponibilité de moyens de locomotion pour le MOC (une quarantaine de véhicules acquis par le gouvernement), la Plateforme et la Coordination ont conditionné leur participation aux patrouilles mixtes à l’octroi à ses combattants des mêmes avantages accordés à l’armée malienne. Des exigences qui sortent du cadre l’Accord qui parle de primes.
La non-effectivité du cantonnement des combattants est aussi l’autre point qui relève essentiellement de la responsabilité des ex-rebelles. Ce point avait été exigé par le gouvernement au cours de la dernière session du CSA et vite rejeté par les groupes signataires qui préféré opter pour le statuquo tant que la question des autorités intérimaires n’est pas débloquée. Cela s’appelle la surenchère !

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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