Le contexte est dur pour des alliés du régime, particulièrement du président IBK, en dépit de leur apport important pour sa réélection pour son second et dernier quinquennat. En moins de deux mois, deux d’entre eux sont mis en prison par le Pôle économique et financier en attendant leur jugement. S’agit-il de satisfaire à une grogne de la communauté internationale, notamment des PTF ou une réelle volonté de combattre la corruption et la délinquance financière ?
Le nouveau procureur du Pôle économique et financier, depuis sa nomination, a engagé la lutte contre la corruption pour, dit-on, soigner l’image du pays souillé par ce fléau. Selon les données, elle fait des manques à gagner de plusieurs milliards de FCFA à l’État par an. Une véritable saignée financière pour le pays. En somme, le navire d’IBK prend l’eau de toutes parts. Conséquence : la popularité du président est plus que jamais entamée. Rarement, un président malien en exercice n’a été autant décrié, hué pour son manquement de leadership.
Donc, face à la déception et la colère des partenaires, le régime veut se donner une nouvelle virginité, à travers la chasse aux sorcières parmi ses alliés. Ainsi, depuis quelques mois, les lâchages se multiplient, incluant des soutiens traditionnels les plus solides du président. Le dernier en date, ce mardi, a été l’arrestation du maire Adama SANGARE pour une affaire de détournement de plus de 400 millions de FCFA. Avant lui, c’était Bakary TOGOLA. On reproche à ce dernier d’avoir mal géré les ristournes des contonculteurs de la CMDT d’un montant de plusieurs milliards de FCFA.
Ces deux personnalités, malgré les faits qu’on leur reproche, ont été d’un soutien important pour la réélection du président de la république en 2018 pour sa réélection pour son second et dernier quinquennat. Alors, IBK n’est-il pas en train de tourner dos à ses soutiens pour contenir la frustration, sauver son régime ?
Si en 2013, le président IBK a été plébiscité avec plus de 77 % des voix à la magistrature suprême, en 2018, rien n’était gagné d’avance. Car, le bilan de son premier mandat ne plaidait pas en sa faveur. Le peuple, en majorité, était déçu. Sans conteste, Bakary TOGOLA tout comme Adama SANGARE ont puisé dans leur fortune et usé de leurs efforts et popularité pour battre campagne en faveur d’IBK en 2018, à l’intérieur comme à l’extérieure du Mali. Le résultat est là : IBK a été réélu. Même si le pouvoir a été obtenu dans la difficulté, comme le disent certains.
Dans la zone CMDT et au-delà, IBK a eu des scores sans appel, selon plusieurs observateurs, grâce à Bakary TOGOLA, président de l’APCAM. Il a mobilisé le monde paysan en faveur de la réélection d’IBK. Idem pour Adama SANGARE. En effet, lors de la campagne présidentielle de 2018, le maire de Bamako a effectué plusieurs missions à l’extérieur du pays pour défendre la cause du président sortant. En Côte d’Ivoire, il a su inverser la tendance qui était défavorable à IBK. Outre ces actions, il a été d’un apport important pour le ralliement de son parti, l’ADEMA, à la cause d’IBK.
À peine qu’il entame son second mandat, ce sont les premiers la dure loi de la justice. Après eux, à qui le tour ? En tous cas, ce qui se passe ne présage rien de bon pour les soutiens d’IBK. Ceux-là, qui attendent le retour de l’ascenseur en guise de récompense leur de l’effort, sont en train de méditer leur sort dans la geôle.
Par Sikou BAH
Source: Info Matin