C’est à partir de ce lundi que débute une mise en scène pompière d’une opération ‘’coup de poing’’ de trois jours, dans certaines localités du pays, dans la circulation routière. Pour des missions ordinaires des agents de la Police Nationale et de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER), l’on fait un charivari. Il y a incontestablement une part de théâtre dans le ramdam des patrouilleurs vadrouilleurs.
Mais, le Mali Kura, c’est aussi sa dimension bizarroïde. Pour preuve, dans un communiqué daté du 20 août, ‘’le ministre des transports et des infrastructures informe les usagers de la route que dans le cadre de la mise en œuvre de la convention entre l’Agence Nationale de la Sécurité Routière et la Direction Générale de la Police Nationale signée le 15 juillet 2021, il est prévu du lundi 23 au mercredi 25 août des contrôles routiers ciblant la lutte contre l’alcool et les stupéfiants au volant, les dispositifs lumineux défectueux ou hors normes et d’autres infractions au code de la route. (…) Le Ministre des Transports et des infrastructures demande aux usagers motorisés de bien vouloir se mettre en règle et de respecter les consignes et les injonctions des agents de l’ANASER et de la Police Nationale’’.
En embouchant cors et trompettes, la démarche peut être légitiment certifiée populiste ne laissant que très peu de chance à son succès qui serait davantage dissuasif. C’est comme si l’on criait : toxicos, alcoolos, et violateurs en tout genre du code de la route tenez-vous à carreau pendant trois petits jours, le temps du show des agents déployés dans la circulation routière. Point besoin d’être un foudre d’intelligence pour réaliser que l’opération ne peut que se terminer en eau de boudin, ou du moins avec des gains aléatoires, parce que seuls toxicos et alcoolos les plus accrocs et les irréductibles violateurs du code de la route passeront à la trappe. La patrouille se sera alors transformée en vadrouille.
Les adeptes du battage médiatique et d’actions spectaculaires, entièrement préoccupés par la communication autour de leur business, sont à ranger dans les placards. Les Maliens attendent des acteurs qui débrident leur imagination pour leur proposer un concept novateur. Mais ce topo sorti à grand renfort de publicité s’annonce vraiment naze.
Par ailleurs, si l’effort physique des agents déployés dans la circulation n’est pas qualifiable, le coût financier, lui, l’est. Alors se pose la question de la moralité des dépenses afférentes à ces sorties qui peuvent être considérées comme superflues. Pourquoi investir dans une cause déjà entendue ?
Pendant que nous y sommes, il est urgent, impératif de réparer les feux tricolores, dont la défectuosité représente une véritable source de tracas pour les usagers de la roule, parce qu’elle sert de prétexte pour un rançonnage à ciel ouvert. Les conducteurs d’engins sont régulièrement accusés de ne pas respecter des feux qui n’existent pas et doivent casquer, parce qu’ayant en face un homme ‘’assermenté’’ peu regardant de son serment.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin