Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sans Tabou: CNSP, le respect de la parole donnée

Malgré la désignation d’un président de la transition, le 21 septembre 2020, et la nomination d’un Premier ministre civile, ce 27 septembre 2020, notre pays est toujours sous embargo de la CEDEAO. Et pour cause, la junte militaire de Kati, qui avait promis le retour rapide à une transition civile, est en train de poser les jalons de son encrage durable. Jusqu’où le peuple malien restera-t-il otage de cette junte qui n’est venue que pour parachever une œuvre déjà engagée par des mouvements issus des organisations politiques et de la société civile ?

 

Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la junte militaire de Kati nourrit des ambitions pouvoiristes, malgré la situation sécuritaire délétère au nord et au centre. L’imposition du chef de la junte, le colonel Assimi GOITA, comme vice-président et même la réticence des bidasses de Kati à dissoudre le CNSP comme le leur recommande l’organisation communautaire de la CEDEAO en sont des témoignages éloquents de cette ambition.
Aujourd’hui, les limites du pouvoir de ce vice-président restent encore un secret pour les Maliens. Et pour cause ? La charte de la transition qui le définit reste inaccessible. Attendant de voir la suite des événements, le scénario actuel, faut-il le reconnaitre, rappelle un bien triste souvenir en 2012 lorsque le CNREDRE du capitaine SANOGO avait pris en otage la transition dirigée par le Pr Dioncounda TRAORE.
Une situation qui inquiète plus d’un observateur. Est-il nécessaire de rappeler que c’est la raison pour laquelle la CEDEAO, en observateur habitué des soubresauts des coups d’État au Mali, a refusé de lever l’embargo sur le pays.
Ainsi, après les nominations du Président, du Vice-président et du Premier ministre de la transition, l’organisation sous régionale conditionne toujours la levée des sanctions à la présentation de la version finale de la Charte de la transition ; la dissolution du CNSP, la libération des personnalités détenues.
Lors de son dernier séjour à Bamako, le médiateur de la CEDEAO, Goodluck JONATHAN, a affirmé que « l’institution sous régionale n’avait toujours pas reçu la version finale de la charte de transition », c’est-à-dire, le document qui valide les 18 mois de transition.
Qu’est-ce qui empêche donc les nouvelles autorités à répondre favorablement à ces demandes de l’organisation communautaire qui sont loin d’être la mer à boire ?
Visiblement, sur le premier point de ses préalables, la CEDEAO et le CNSP ne partagent pas les mêmes avis sur l’option de remplacement du Président de la transition, en cas d’empêchement temporaire ou définitif, par son vice-président.
Pourtant, au regard des engagements pris par la junte au lendemain du coup d’État du 18 août qui a mis fin au régime IBK, nous estimons que le CNSP est en train de trahir le peuple qui a pourtant mis son destin entre ses mains.
Pour rappel, dans son premier adresse à la nation le 19 août 2020, le porte-parole du CNSP, le Colonel major Ismaëla WAGUE, avait déclaré sur la télévision nationale : « Nous ne tenons pas au pouvoir, mais nous tenons à la stabilité du pays ».
Cet engagement sera réitéré quelques heures plus tard par le président du CNSP face aux secrétaires généraux des départements : « On a mis le peuple au-dessus de cette intervention, raison pour laquelle, nous avons décidé qu’aucune personne ne doit être blessée ni tuée au cours de cette intervention. Ne nous (CNSP), on n’a aucune ambition politique… ». Que cache-t-il alors toutes ces tournures des militaires qui au lieu de devenir la solution risquent d’être le problème du malheur et de la souffrance des Maliens, dans les jours à venir ?

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance