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Sans Détour : Soumeylou B. Maïga doit s’assumer !

Dans notre parution (N° 06) du 10 octobre 2018, nous avions signalé au Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, que l’inclusion des milices dans le processus du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) est une erreur grossière dont les conséquences pourraient être regrettables pour le Mali. Cette mesure concernait essentiellement la milice dogon ‘’Dana Ambassagou’’ qui venait juste de déclarer avoir déposé officiellement les armes. Un mois après, voici la même milice qui reprend leurs armes contre toute attente, prenant de court la population et les autorités.

Une analyse de la situation nous permettait déjà de comprendre que l’aile politique et la branche armée du regroupement n’avaient pas toujours la même perception sur la question de sécurité au centre du pays. C’est pourquoi, l’aile politique ne semble pas être d’accord aujourd’hui avec cette attitude des hommes du terrain qui se sont montrés beaucoup plus irréductibles dans leur combat. « Nous condamnons cette rupture de la trêve. C’est l’armée malienne seule qui doit assurer la sécurité des populations», a affirmé la semaine dernière, David Tembiné, président de la Coordination de ‘’Dana Ambassagou’’.

A quelques jours seulement de cette annonce, les attaques ont repris dans le centre du pays. Ainsi, une dizaine de civils ont été tués dans la localité d’Ouenkoro. Le maire de la localité, Cheik Harouna Sankaré, précise : « En moins de 48 heures, dans sa ville située au centre du Mali, douze civils peuls ont été tués. Les assaillants lourdement armés, sont arrivés dans la localité. Ils ont ouvert le feu et ce fut la panique. » Selon lui, ce groupe tente pour le moment, sans succès, de créer depuis une dizaine de jours une base militaire dans la commune de Ouenkoro afin de permettre aux populations de vivre en paix.

Ce retournement de situation est intervenu alors que l’aile politique, dirigée par David Tembiné, affirme avoir reçu du gouvernement des fiches pour l’enrôlement de ses combattants pour une éventuelle réinsertion annoncée par le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, il y a plus d’un mois. Le chef d’État-major de la milice, Youssouf Toloba, et ses hommes ne sont-ils pas satisfaits des propositions du gouvernement ? Ou alors l’aile politique a-t-elle mal négocié avec les autorités ? Pour l’instant rien n’est encore officiel.

Toutefois selon une source locale, depuis la signature du cessez-le-feu unilatéral le 27 septembre2018 à Sévaré, région de Mopti, le chef d’État-major de la milice, Youssouf Toloba, a tout le temps menacé de désobéir pour reprendre les armes et combattre toute personne créant la terreur au sein de sa communauté.

Une autre surprise !

Selon une source proche de la milice, le gouvernement a menacé d’arrêter Youssouf Toloba pour désobéissance et trouble à l’ordre public. Une situation qui a obligé ce dernier de faire une déclaration le 23 novembre 2018, dans laquelle il a été contraint de réaffirmer son soutien et celui de son groupe aux actions du gouvernement pour la paix dans la zone. Le chef d’État-major de la milice a également précisé que le cessez-le-feu reste toujours d’actualité. Par contre, il a déclaré : « Nous ne sommes pas contre les peulhs, ni contre une autre communauté. Mais, nous allons continuer toujours à lutter contre toutes personnes qui causent la terreur à nos populations», a-t-il déclaré.

Face à cette attitude controversée, Soumeylou Boubeye Maiga, pour leur avoir promis les avantages du processus du DDR, doit forcément s’assumer. Il s’agit de faire en sorte que cette milice respecte son propre engagement. Mais pour cela, l’armée doit être redéployée dans ces différentes zones qu’occupe actuellement la milice afin de protéger les personnes et leurs biens.

Source: Koulouba.com

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