Les derniers jours de la semaine écoulée, les réseaux sociaux ont été inondés par des prétendues discussions houleuses ou tendues entre le président français, Emmanuel Macron et des jeunes africains à l’occasion d’un pseudo sommet Afrique-France, nouvelle formule. Une pure arnaque et une mise en scène qui visent à tromper l’esprit du peuple africain et à détourner de leurs objectifs les quelques dirigeants africains qui ont commencé à dénoncer l’ingérence de Macron dans les affaires publiques de leurs pays. Des débats à l’image d’un exposé bien préparé où chacun veut démontrer sa capacité oratoire ou surprendre l’autre à travers des tons qui s’imposent parfois.
Mais, rien de cela n’est surprenait quand on sait comment certains panelistes ont été choisis. Des panelistes qui n’ont même pas eu le courage d’échanger avec leurs délégations afin d’avoir une position claire et concertée sur des réalités hautement importantes qui lient leurs pays à la France. Du coup, l’on a assisté à une fanfaronnade ou à une comédie dont les scènes ont été préparée en amont par Emmanuel Macron pour pouvoir se faire passer pour un président ouvert à la critique, à la contradiction et surtout un président toujours disponible pour l’Afrique et à l’écoute de sa jeunesse.
Faudrait-il encore rappeler à Macron et à ses guignols que le premier sommet, tenu à l’Élysée le 13 novembre 1973, a été à l’initiative du président nigérien, Hamani Diori, sous la présidence de Georges Pompidou de la France, en présence de dix délégations de pays africains dont les présidents de République Centrafricaine (Jean-Bedel Bokassa), de Côte d’Ivoire (Félix Houphouët-Boigny), du Gabon (Albert-Bernard Bongo), de Haute-Volta (Sangoulé Lamizana), du Niger (Hamani Diori), du Sénégal (Léopold Sédar Senghor) et de ministres du Congo-Brazzaville, du Dahomey, du Mali et du Togo ? En tout cas, il est temps que les choses changent. La France ne doit plus croire qu’elle constitue l’alpha et l’oméga de l’Afrique.
Une fois de plus, aucune jeunesse manipulée par la France ne saurait parler au nom de l’Afrique. Parce qu’il n’est pas du ressort du Ministère des Affaires Etrangères de la France et des Ambassades de choisir des jeunes pour aller parler au nom et au compte de l’Afrique devant Emmanuel Macron. Parmi la jeunesse africaine, qui est mieux placé que le franco-béninois, Kémi Séba, pour défendre les intérêts de l’Afrique ? Et pourquoi, lui, il n’a pas été également invité ou panéliste ? Idem pour le Malien Adama Diarra dit Ben le cerveau.
Ce qui est sûr, quand on représente un pays, on porte naturellement sa voix ; pour porter la voix d’un pays, il faut d’abord être choisi et préparé en conséquence. Donc, pour parler au nom d’un pays, il faut en avoir la qualité et la compétence.
Ousmane BALLO
Source : Ziré