Face aux sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et celles de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) contre le Mali, le peuple est resté résiliant et a toujours réaffirmé son soutien aux autorités de la transition au moment où elles en avaient vraiment besoin et comme c’est le cas toujours. Pour que ce soutien demeure, il va falloir assurer un certain nombre de besoins vitaux des populations, dont principalement l’accès aux denrées alimentaires de première nécessité à des prix acceptables.
Pour gérer cette problématique, le nouveau ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, doit vite se débarrasser de son costume de banquier pour poser le vrai problème sur la table et échanger de manière franche et sincère avec les opérateurs économiques en vue trouver des solutions réelles et durables. Il ne s’agit pas de déplacer le problème, mais de travailler à mettre en place un vrai plan de riposte et de prévention en commun accord avec les acteurs du secteur. Que chacun se sente impliqué dans la recherche de solutions et responsable des résultats auxquels cette démarche va aboutir.
Il faut le reconnaître, le risque de la pénurie de certains produits comme le sucre est actuellement réel. Sur plusieurs marchés de Bamako, l’on assiste ainsi à la flambée du prix du kilogramme. Cette situation, le ministre Diallo en est conscient pour avoir soutenu la semaine passée devant des opérateurs économiques : « Nous avons besoin urgemment de 100 mille tonnes de sucre pour prévenir un risque de pénurie. »
Certes, selon le ministre de l’Industrie et du Commerce « l’Etat a la responsabilité de surveiller et de réguler le marché en anticipant les risques de pénuries ; et au Mali, l’approvisionnement du marché en produits alimentaires est un rôle que l’Etat a délégué au secteur privé », mais le ministre a certainement oublié d’ajouter que l’Etat se doit aussi d’être sincère dans ses propositions et dans ses prises de décisions tout en respectant ses propres engagements.
Il est pratiquement inutile de rappeler que l’inflation du prix des denrées alimentaires constitue un grand risque d’instabilité politique et le Mali, ce pays très fragile, il faut le dire, n’en a pas actuellement besoin. Ce qui fait que les autorités de la transition doivent encore fournir assez d’efforts pour pouvoir maintenir le cap sur le marché.
Aujourd’hui, la priorité de la plupart des Maliens, c’est d’assurer régulièrement leur besoin quotidien avec le peu qu’ils gagnent. Pour garantir cela, il va falloir que les autorités s’y mettent toujours et que les opérateurs économiques fassent des sacrifices. Pour y parvenir, le rôle et la place du ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, sont prépondérants.
Ousmane BALLO
Source : Ziré