Choguel Kokalla Maïga, en sa qualité de Premier ministre, la division au sein du mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) ne peut que l’affaiblir dans l’exécution de ses missions. Son parti politique, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), se limitant presqu’à sa seule personne, Choguel doit reconnaître que sa base et famille politique reste et demeure le M5-RFP. D’ailleurs, faut-il, encore le rappeler il doit son poste de Premier ministre audit mouvement.
Après le M5-RFP Mali Kura, une branche dissidente du M5-RFP en juin 2022, à quoi faut-il encore s’attendre ? Difficile de répondre aussitôt. Seulement, l’on apprend que son mandat de président du comité stratégique a été révoqué le 5 Mars 2024. Ce qui est sûr, les causes qui ont conduit à la création du M5-RFP Mali Kura semblent toujours exister au sein du M5-RFP.
Donc, cette nouvelle dissension laisse croire deux choses : soit Choguel est incapable de manager ses camarades au moment où il a plus besoin d’eux, soit le M5-RFP n’a jamais été une force politique dotée d’une vision claire et collective. Mais, plutôt un conglomérat d’individus ‘’aigris’’ regroupés, ivres de haine, assoiffés du pouvoir et qui n’avaient retrouvé d’autre moyen que de faire tomber coûte que coûte un régime démocratique en place afin de tenter de s’installer.
Le scénario mis en place à cet effet, était certainement de mettre les militaires au devant de la scène, les poussant à balayer les anciens dignitaires du régime déchu avant de prendre le contrôle du pouvoir. Malheureusement, les militaires n’ont pas cédé à ce jeu. Ce scénario ayant faussé, chacun cherche maintenant à s’accrocher quelque part par tous les moyens ou tout simplement à se protéger la tête. C’est le cas de l’autorité morale du mouvement qui s’est perdu dans ses petits calculs, avant de perdre finalement le contrôle de tout.
L’ancien ministre, l’Imam Oumarou Diarra, qui s’est retrouvé dans un gouvernement par effraction, quant à lui, n’arrive pas certainement à comprendre pourquoi il a été finalement éjecté, tandis que le Professeur chargé de cours, Ibrahim Ikassa Maïga, ne s’est pas encore inquiété. Sûrement, l’Imam politicien n’a pas encore pardonné à Choguel qui était censé, selon lui, le sauver de toutes les surprises désagréables. C’est pourquoi, l’on assiste aujourd’hui à des agitations çà et là.
En vérité, les brouilles et les dissensions au sein du M5-RFP ne sont que des règlements de compte contre Choguel Kokalla Maïga qui, de son côté, se glorifie d’un fauteuil arraché de tout son pouvoir. D’autant plus que l’on sait que son titre de Premier ministre est devenu une étiquette collée à lui juste pour le principe démocratique. Finalement, Choguel est en passe de devenir lui aussi l’autorité morale d’un gouvernement, dont il ne contrôle plus l’action.
Aujourd’hui, Choguel Kokalla Maïga n’a pas du tout l’intérêt à avoir le M5-RFP sur son dos au moment où le gouvernement s’est engagé dans un processus de dialogue iner-malien et dont le volet politique et administratif lui incombe, en tant que Premier ministre. Donc, s’il veut être vraiment fort et puissant, il doit travailler à unir la grande famille du M5-RFP derrière lui.
Ousmane BALLO
Source : Ziré