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‘’Sans Détour’’ / Désobéissance civile des enseignants : Choguel rattrapé par sa propre expression

Dans l’histoire récente du Mali, l’expression “désobéissance civile” a été utilisée pour la première par l’actuel Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, alors qu’il était président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). C’était le 10 juillet 2020 au boulevard de l’Indépendant lors d’un grand meeting visant à chasser du pouvoir le président de la République d’alors, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK). Une stratégie qui a finalement payé le 18 août 2021 avec l’intervention militaire mettant ainsi fin au régime d’IBK.

 

Un an après, et voilà les enseignants qui s’approprient la même expression et la même stratégie afin d’exiger l’application stricte du fameux article 39 portant statut du personnel enseignant qui stipule que «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spécialisée ». Sauf que les choses ont tourné autrement et il est difficile d’en parler !

Aussi, il faut comprendre qu’il s’agit là d’une lutte syndicale qui ne concerne qu’une infime partie des acteurs de l’école malienne. Il faut également reconnaître que même si les enseignants sont dans leur plein droit d’aller en grève, ce qui est évident, c’est que rien ne peut justifier leur intention de fermer les écoles et les administrations scolaires. Le faisant, ils veulent volontairement compromettre davantage l’avenir des enfants en faisant d’eux des boucliers ou alors une arme de combat pour contraindre le gouvernement à céder. Sinon le boycott des examens de fin d’année est largement suffisant pour revendiquer leurs droits ou exprimer leur mécontentement.

De toutes les façons, le gouvernement est tenu de trouver une solution rapide et même durable pour que l’on puisse finir une fois pour toutes avec ces perturbations dans le milieu scolaire. Pour ce faire, il faut des sacrifices, un compromis et surtout le consensus. Les deux parties (gouvernement et la synergie des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016) doivent prioriser l’intérêt des enfants qui ne sont que des victimes expiatoires de ce bras de fer.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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