Dans la nuit du dimanche dernier, le gouvernement a décidé d’aller au bras de fer contre les instances sous-régionales prévoyant un gel des comptes et un isolement du pays.
C’est sur l’ORTM après 00h GMT que le porte-parole du gouvernement le lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga s’est exprimé suite aux sanctions. Ce qui frappe, il est en treillis, une façon d’annoncer qu’il est sur le pied de guerre.
D’emblée, il évoque des mesures qui » contrastent » avec les efforts entrepris par les autorités de la Transition et condamne les mesures prises par l’UEMOA et la CEDEAO, dénonçant leur manque de solidarité. L’embargo économique a été qualifié de » violation du traité » des deux institutions, en plus du gel des avoirs du Mali qui ne saurait être appliqué par la Banque commune où chaque État émet souverainement.
Le ministre de l’administration territoriale a déploré l’instrumentalisation des instances sous-régionales par des » puissances extrarégionales aux desseins inavoués ». Allusion fait à la France dont la position vis-à-vis de la transition déplait Bamako.
Le porte-parole du Gouvernement a annoncé une riposte « dans les heures à venir » suite aux sanctions, contestées et qualifiées d’inhumaines quand sévit la crise sécuritaire et sanitaire du Covid-19.
Concernant une éventuelle activation de la force militaire en attente, le parolier du gouvernement invite la population et l’armée à la mobilisation et à la vigilance.
Au nom de la réciprocité, le Mali a décidé de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec la CEDEAO et rappelle ses ambassadeurs accrédités. L’approvisionnement du pays par tous les moyens appropriés a été garanti même si le ton est monté sur une chose : le gouvernement de transition statuera sur sa participation aux instances en tirant toutes les conséquences des conclusions du sommet d’Accra.
Autrement dit, le Mali pourrait quitter le CFA. D’ores et déjà, on peut noter que le département des transports a émis des notes sur la fermeture effective des pays de la CEDEAO au nom de la réciprocité.
Idrissa KEITA
Source: Le SOFT