Pour décrier le caractère inhumain et illégitime des sanctions infligées par la CEDEAO et l’UEMOA contre le Mali, l’UNTM, le CNJ-Mali et d’autres organisations de la société civile ont animé une conférence de presse le jeudi 13 janvier dernier à la Bourse du Travail. Lors de cette rencontre avec la presse, l’UNTM et alliés ont condamné cette guerre par procuration que mènent l’UEMOA et la CEDEAO contre le Mali, pour gérer le Trésor Public de la France.
Le Secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a tenu le jeudi dernier une conférence de presse pour manifester le mécontentement de la Centrale syndicale suite aux sanctions infligées par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’UEMOA (Union économique et Monétaire Ouest Africaine) contre le Mali. Pour cette rencontre avec la presse tenue à la Bourse du Travail qui est une réplique à faire à l’UEMOA et de la CEDEAO et non une haine, ni de rancune contre les dirigeants de la CEDEAO, certaines organisations de la société civile se sont jointes à l’UNTM.
Le secrétaire général de l’UNTM, dans sa déclaration liminaire, a mis l’accent sur les motivations du soutien aux FAMa qui a une double rectification. D’abord au plan national, un régime plus vertueux en termes d’une bonne gouvernance politique, économique, sociale et culturelle, en bannissant l’impunité et en établissant la justice sociale tout en prônant une démocratie irréprochable. Et sur le plan international, il s’agit de sortir des ornières imaginées par les occidentaux, la France en particulier, pour construire le bonheur des populations afin de donner un sens à un couple démocratie-développement.
Pourvu que les jeunes militaires agissent pour mettre fin à la non-gouvernance, à la gabegie, à la corruption, à la braderie des ressources en faveur des néocolonialistes occidentaux soient avec les peuples, conscients de leurs responsabilités, de leurs devoirs vis-à-vis du peuple, tout leur agissement est plutôt salvateur, libérateur des emprises extra-africaines. Tant que le serment des jeunes militaires a ces orientations, nous les soutiendrons.
Dans son intervention, M. Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’UNTM, principale centrale syndicale du pays, a notifié que la guerre par procuration que mènent l’UEMOA et la CEDEAO contre le Mali est dûe au fait que le Mali ne veut plus être géré par le Trésor public de la France. Le Mali veut exercer sa souveraineté sur son territoire, sur ses ressources donc il y a à travers le continent des hommes et des femmes épris de justice, de paix qui nous ont apporté leur soutien, prêts à se battre pour le droit à la vie, à l’existence de notre peuple, martèle le secrétaire général.
Il a déploré que ces sanctions arrivent au moment où le Mali est plongé dans une crise multidimensionnelle depuis 2012, qui se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, et qui a plutôt besoin de la Solidarité internationale. Une solidarité agissante de la part de ses voisins, de ses partenaires voire de la communauté internationale et non un embargo économique et financier, dont les conséquences fâcheuses ne se limiteront pas qu’au seul Mali.
“Reconnaissons-le, le Mali n’est qu’une partie de la Guinée et inversement. Est-il possible à la minute présente d’avoir en circulation la monnaie guinéenne sur le sol malien. Nous devons l’adopter”, a-t-il déclaré.
Il a rappelé l’insurrection de mars 1991 sous l’impulsion de l’UNTM et de l’AEEM rejointes par les dignes fils de la nation comme étant en soi une seconde décolonisation. “Les militaires de nos jours n’ont pas connu un seul jour de domination coloniale pour avoir des complexes vis-à-vis du colonialiste et du néo-colonialiste. Ce sont des Africains purs, décidés à mettre définitivement fin à l’humiliation de leurs peuples, de leurs pays par les occidentaux dont les politiques d’aliénation, d’exploitation nous maintiennent dans la pauvreté”, a souligné le Secrétaire général de l’UNTM.
Les initiateurs, aux dires de M. Yacouba Katilé, projettent un rassemblement des dignes fils et les patriotes du Mali et de l’Afrique de se retrouver très prochainement à la Bourse du Travail pour un grand meeting et d’autres actions futures. Des activités qui annonceront l’émergence d’une autre Afrique ayant sa propre monnaie, d’une autre communauté sous-régionale dont tout le continent peut être fier.
Les réserves émises lors de la dernière rencontre du Conseil de Sécurité des Nations Unies, doivent amener les chefs d’Etats de la CEDEAO, à reconsidérer leur position. Ce, en s’interrogeant sur le caractère légitime et légal desdites sanctions.
La situation nous recommande en vue d’abréger la souffrance de nos braves populations à plus de flexibilité en privilégiant la voix du Dialogue comme alternative de sortie de crise. Toute chose qui nous conduira certainement, à revoir la proposition initiale du Chronogramme.
A cet effet, le Président de la Transition pourrait rencontrer les forces vives dans la perspective d’une offre politique devant ressembler tous les maliens sans exclusion. Pour terminer, le Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé a appelé à se retrouver ce qui nous unit car notre souveraineté en dépend.
Le président par intérim du CCJ-CIV, Drissa Kamissoko a martelé que les sanctions inhumaines et injustes qui violent en partie les idéaux et principes de création de la CEDEAO et l’UEMOA elles-mêmes, nous offrent l’occasion de réitérer notre soutien indéfectible aux plus hautes autorités de la transition et en appelle à toute la jeunesse malienne consciente et soucieuse du devenir de la nation, à l’union sacrée.
Le président du Comité exécutif CNJ-Mali, Habib Dakouo, au nom de toute la jeunesse malienne, a demandé à la CEDEAO et I’UEMOA de lever les sanctions illégales et inhumaines prises contre le peuple malien qui consistent à l’attaquer dans sa dignité.
Le président du CNJ-Mali a, dans son message, condamné fermement les sanctions infligées par la CEDEAO et l’UEMOA contre les populations maliennes déjà meurtries par une crise multiforme depuis plus d’une décennie avec son corollaire de violations de tout genre. Ainsi, le CNJ-Mali appelle à la conscience collective de toutes les forces vives de la nation pour un sursaut national. Particulièrement, le CNJ-Mali a lancé un appel pressent à la jeunesse panafricaine à la mobilisation générale pour le respect de l’esprit de création des organisations communautaires. Pour conclure, le Conseil National de la Jeunesse, qui croit au pouvoir du dialogue, a invité les Chefs d’Etat de la CEDEAO à une meilleure analyse du contexte malien à travers la prise en compte de la volonté exprimée par le peuple souverain en vue de sauver notre espace communautaire commun.
Youssouf Sangaré
Source : Le Malien