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Sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali : Des tractations diplomatiques ?

D’Addis-Abeba à New York en passant par Lomé, des tractations diplomatiques sont en cours au moment où le Mali entame sa troisième semaine sous les sanctions imposées par la CEDEAO et de l’UEMOA.

 

Le 19 janvier, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a informé qu’il a rencontré le Comité local de suivi de la Transition comprenant le chef de la MINUSMA et celui de la MISAHEL, les ambassadeurs du Ghana et du Nigéria.

Le même jour, le Président de la Transition a souligné dans un tweet « j’ai eu un long entretien téléphonique avec le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, ce soir. Je lui ai transmis notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé et l’ai invité à encourager la communauté internationale à accompagner notre pays».

Toujours le mercredi 19 janvier 2022, le Président togolais Faure Gnassingbé de retour de la Gambie où il a pris part à l’investiture du Président Adama Barrow, a fait une escale de quelques heures à Bamako pour échanger avec « les autorités de Transition ». Le Président Faure Gnassingbé entretient de bons rapports avec les auteurs du coup d’Etat militaire du 18 août 2020. Après Bamako, on apprend à travers « Confidentiel Afrique » que le Président togolais s’est rendu à Dakar pour demander à Macky Sall de s’impliquer personnellement dans la résolution de la crise. Selon « Confidentiel Afrique », le Chef d’Etat sénégalais qui va prendre la présidence de la conférence des chefs d’Etat et du gouvernement de l’Union africaine devrait appeler certains de ses homologues de la Cedeao.

Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), lors de sa 1057ème réunion tenue le 14 janvier 2022, s’est prononcé sur la situation au Mali dans un communiqué. Le CPS de l’UA approuve les communiqués du 4ème Sommet extraordinaire et de la soixantième Session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’autorité de la CEDEAO. Le CPS de l’UA exprime son soutien total à tous les efforts visant à créer les conditions nécessaires pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, y compris les efforts de la CEDEAO et de son médiateur, l’ancien Président nigérian Goodluck Johnathan. Il exhorte à la retenue et à la nécessité pour toutes les parties prenantes maliennes de s’engager dans le dialogue et de continuer à travailler ensemble dans le cadre de l’Accord de Paix et de Réconciliation pour le Mali de 2015, issu du processus d’Alger, comme seul moyen de garantir une approche inclusive pour relever les défis auxquels le Mali est confronté, qui sont fondamentalement structurels et liés à la sécurité.

Exprimant son regret quant au non-respect par les autorités maliennes de transition de la période de transition de 18 mois initialement prévue, il rejette fermement le calendrier soumis au Médiateur de la CEDEAO par les autorités de la Transition malienne prévoyant la tenue des élections présidentielles avant la fin du mois de décembre 2025.

Le CPS se félicite de la proposition faite par la République algérienne démocratique et populaire d’accompagner la République du Mali et la CEDEAO sur la voie salutaire de la compréhension mutuelle et lance un appel aux autorités de la Transition au Mali et à la CEDEAO pour qu’elles s’engagent ensemble dans cette initiative afin de traiter les points de divergence en suspens en vue de faciliter le retour du Mali à l’ordre constitutionnel dans un délai approprié et réalisable, ne dépassant pas seize (16) mois.

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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