En moins de deux ans, la sous-région Ouest africaine a enregistré trois coups et une tentative de coup de d’Etat. Ces coups d’Etats militaires ont été condamnés unanimement par la communauté internationale. Après que la Cedeao ait condamné et sanctionné le Mali pour le double putsch, sanctions approuvées par l’UA, le nouveau président de l’Union africaine (UA), le chef de l’État sénégalais Macky Sall, en marge du sommet de l’UA samedi, a une fois nouvelle fois condamné les coups d’Etats au micro de France24.
« Je condamne fermement ces coups d’État. On ne peut pas tolérer l’intervention des armées dans les processus politiques, quelles que soient les raisons », a dénoncé le président sénégalais. Le Sénégal étant membre de la Cedeao, le président Sall a approuvé les sanctions imposées aux Mali qui d’après lui, « sont l’arme ultime ». « Jamais la Cédéao n’avait essayé de sanctionner d’emblée des dirigeants comme elle l’a fait au Mali par exemple », a rappelé le président.
« On ne pouvait pas accepter cela »
Pour le président dont les concitoyens l’accusent d’entretenir le mythe autour d’un troisième mandat, les sanctions étaient nécessaires pour empêcher la multiplication des coups d’Etats dans la sous-région. « Si on ne faisait rien, ces coups d’État allaient se répéter dans tous les autres pays » a assuré M. Sall. « La Cédéao avait d’abord accompagné la transition en acceptant l’idée de tenir des élections dix-huit mois après le putsch. Mais lorsque le délai est passé à cinq ans, on ne pouvait pas accepter cela », a-t-il rappelé.
« Nous ne voulons pas de sanctions au Mali »
Toutefois, Macky Sall a assuré que la Cedeao est toujours disponible à travailler avec les autorités de la transition au Mali si ceux-ci proposent un calendrier raisonnable. « Il appartient aux autorités maliennes de proposer un compromis à la Cédéao », a-t-il affirmé. « Nous serons heureux de travailler avec eux. Nous ne voulons pas de sanctions au Mali », a ajouté le président. Faisant référence au cas du Burkina-Faso qui n’a pas encore fait l’objet de sanction de la part de la Cedeao, M. Sall a notifié qu’ils ne cherchent pas « à sanctionner à tout prix ».