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Sanction de la Cedeao contre le Mali : Ce que pensent des bamakois

Suite aux non-respects de la date prévue pour la tenue des élections par la Transition, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine(Uemoa) a réagi par des sanctions à l’encontre du Mali, le 09 janvier 2022 dernier. Des sanctions que le peuple malien dans sa majorité juge à la fois illégales et illégitimes.

 

Pour Boureïma Ouédraogo, stagiaire au ministère de l’économie et des finances «cet embargo n’est pas une chose que l’on a souhaité, compte tenu de la situation actuelle du Mali et la pandémie de Covid 19. Et d’exprimer un soutien au gouvernement de Transition au nom de son action en faveur de la stabilité et de souveraineté du pays. «Ça fait 10 ans que le Mali mène une lutte contre le terrorisme, au lieu de nous sanctionner pour organiser les élections, je crois qu’elle (la Cedeao, ndlr) ferait mieux d’apporter son soutien à la Transition dans cette lutte que le gouvernement malien mène à merveille aujourd’hui», confie-t-il. Quant à Malick Sacko, diplômé sans-emploi, il estime que la Cedeao et l’Uemoa ne sont rien d’autres que des instruments de la France et précisément de Macron, qui est en désaccord avec le chef de la Transition depuis le partenariat entre le Mali et la Russie et l’histoire de Wagner. Et de laisser entendre au passage que les élections ne sont pas possibles pendant que la moitié du territoire malien est entre les mains de bandits armés.

Moustapha Doucouré, un commerçant au grand marché de Bamako, se dit pour sa part confiant et «de cœur avec la transition » qui, en seulement quelque mois, afficherait de bons résultats dans la gestion du pays et ainsi que dans la lutte contre le terrorisme au centre et au nord du pays. Ainsi, l’embargo à ses yeux, est l’occasion de démontrer au monde que le Mali est souverain et autosuffisant.

Parallèlement à l’enthousiasme affiché par certains, d’autres se montrent sceptiques face à ces sanctions et redoutent un empilement de la situation. «Je crains que la situation de 2012 ne se répète une fois de plus. Nous savons tous que cette période fut plus difficile pour les Maliens, car tout était hors de prix à cause de l’embargo que l’on nous a imposé », se lamente Bouba Traoré, enseignant à l’école fondamentale de l’Hippodrome.

Pour sa part Souleymane Coulibaly estime que les autorités de la Transition doivent trouver un terrain d’entente avec la Cedeao au plus vite, au risque de faire les frais de retombées des sanctions sur le Mali.

Aly Poudiougou

Source : Le Témoin

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