A San, région de Ségou, la violence qui sévit, semble prendre une proportion inquiétante. Et pour cause, l’exaction des dozos, selon un porteur d’uniforme en mission dans le cercle.

 Les informations recueillies auprès de notre source sécuritaire, suggèrent que certains abus, exactions et violations, commis à San par les groupes de dozos pourraient constituer des crimes au regard du droit international. Cet officier en poste à San, a dénoncé les « meurtres et exactions des dozos à l’encontre des civils dans plusieurs localités du cercle», invitant « le gouvernement à mettre tout en œuvre afin de mettre fin aux abus et exactions des dozos».

« Les dozos font la loi dans cette zone. Ils multiplient les exactions », déplore notre interlocuteur, A.D, en mission de sécurisation des populations dans la ville de San. Il s’est en outre inquiété du fait que les forces de sécurité ne peuvent pas interpeller les auteurs pour des raisons non avouées.

« C’est vrai qu’ils nous aident dans notre mission de sécurisation. Mais ils font leurs justices sans passer par la police et la gendarmerie. En un mot, ils ne considèrent pas l’administration. Je pense si nous continuerons sur chemin, un jour ça va être difficile pour le gouvernement. Il faut qu’ils sachent que la police et la gendarmerie sont là pour leur protéger. Nous ne sommes pas contre leur riposte contre les bandits et autres groupes armés qui massacrent les civils, mais nous voulons tout simplement qu’ils nous considèrent comme les commis en mission régalienne », a-t-il déclaré.

Aussi A.D a souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour traduire en justice les auteurs des exactions commises dans le cercle.

Il a fait état de la situation humanitaire précaire que vivent les habitants de San, demandant aux plus hautes autorités de l’Etat de venir au secours de la population sinistrée.

Ces exactions, qui se sont accentuées dans ces derniers temps, prennent racine de l’absence de l’Etat dans la zone. Les populations se sentent délaisser par l’Etat. Certains réclament la dissolution immédiate des groupes de dozos qui font de leur activité de sécurisation « un fond de commerce».

Vols des bœufs

Selon l’officier, les dozos ont extorqué un moment plusieurs bœufs et kidnappé deux bergers dans la zone. De leur côté, avec l’accompagnement d’un chef de dozos, ils n’ont pas pu partir avec les animaux.

« La population de San est prise entre deux feux, les dozos qui les utilisent contre les forces gouvernementales et les forces de sécurité qui les soupçonnent de venir en aide aux groupes dozos armés », explique notre source sécuritaire, poursuivant qu’« il est temps d’agir car on s’approche du point de non retour où au delà, les négociations ne seront plus possibles. Nos discussions avec eux ont été très franches», a indiqué notre interlocuteur de passage à San.

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