Source : CCOM/ON Depuis Paris
Salon International de l’Agriculture de Paris (SIA 2019)
L’Office du Niger à la recherche de partenaires pour booster la diversification de ses cultures
L’Office du Niger a été créé le 5 janvier 1932 avec pour objectif de mettre en valeur plus d’un million d’hectares irrigables dans le Delta central du fleuve Niger, situé à 350 Km de Bamako, dans la région de Ségou, en plein centre du Mali. Avec plus de 132 000 ha aménagés, cette zone est aujourd’hui le plus grand périmètre irrigué de l’Afrique de l’ouest.
La riziculture et le maraîchage constituent les principales activités agricoles. Le nouvel environnement socio-économique, créé par l’évolution démographique, le désenclavement de la zone et le raccordement au réseau électrique, s’est accompagné d’une modification des systèmes de production. La pratique du maraîchage a été fortement encouragée pour diversifier les sources de revenus, améliorer la situation nutritionnelle de la population et surtout faire face à la faible disponibilité de l’eau dans le fleuve Niger en période d’étiage. L’Office du Niger est ainsi devenu une grande zone de production maraîchère avec la mise en valeur d’environ 10 000 ha par an pour une production, toutes spéculations confondues, avoisinant 300 000 tonnes. La disponibilité quasi-permanente de l’eau, pour le maraîchage, fait également de cette zone aux atouts multiples un vaste pôle de développement potentiel du maraîchage.
En plus des produits maraichers traditionnellement pratiqués, la zone Office du Niger, depuis une trentaine d’années, connait aussi un développement important des cultures dites de diversification parce qu’elles viennent en général se substituer au riz de contre-raison qui pâtit, de plus en plus, de la faible disponibilité de l’eau dans le fleuve Niger en période d’étiage. Il faut toutefois noter que les cultures de diversifications sont pratiquées aussi comme cultures principales en période d’hivernage, notamment chez certaines exploitations familiales et entreprises agricoles. Les cultures de diversification ont l’avantage d’être moins consommatrices d’eau que le riz et également plus rentables que lui sur le plan économique. Il s’agit principalement du maïs, du blé, de la pomme de terre, de la patate, du gombo, de l’arachide, du niébé, du manioc, du sésame… En moyenne, durant une campagne agricole, environ 5 000 ha sont mis en valeur en cultures de diversification pour une production avoisinant les 90 000 tonnes, toutes spéculations confondues.
Pour la campagne 2019/2020, les prévisions de production en cultures maraichères et de diversification représentent une valeur monétaire de 124 235 410 000 F CFA, soit 48,18% de la valeur monétaire des productions de l’Office du Niger estimée à 257 841 010 000 F CFA.
La situation actuelle des cultures maraichères et de diversification se caractérise par une augmentation des superficies mises en valeur, une diversification continue des spéculations et une augmentation croissante de la production et de la productivité.
Le constats est donc qu’il existe un réel besoin de développer les cultures de diversification pour diversifier les sources de revenus des exploitants agricoles, améliorer la situation nutritionnelle des populations de la zone et faire face aux difficultés engendrées par la faible disponibilité de l’eau en période d’étiage du fleuve Niger. Toutefois, la concentration de l’installation des cultures entre les mois de novembre et de janvier conduisant à une récolte groupée (avril, mai), le caractère très périssable des produits, l’étroitesse du marché et l’absence d’infrastructures appropriées de transformation et de conservation entrainent une forte fluctuation des prix. Cet état de fait entraine un manque à gagner sur les valeurs ajoutées, même si les coûts de production sont faibles.
L’Office du Niger a mis en œuvre des mesures fortes pour encourager le développement des cultures maraichères et de diversification. Il s’agit, d’une part, de l’alignement de la redevance du riz de contre saison (6500 FCFA) sur celle du riz de saison (65000 FCFA) et, d’autre part, de l’abaissement de la redevance des cultures maraichères et de diversification à 10% de son montant d’antan (de 45000 FCFA à seulement 4500 FCFA) .
Depuis la restructuration de l’Office du Niger en 1994, l’État du Mali a compris qu’il ne pouvait plus continuer à financer seul les travaux de réhabilitation et d’extension des superficies. La preuve a été donnée dans la zone de production de M’Béwani, située à 30 Km du Pont-Barrage de Markala, avec la participation des bénéficiaires aux travaux.
L’accès à la terre a été ouvert à tout le monde, malien comme étranger, à condition de disposer de moyens permettant de financer l’aménagement et la mise en valeur de la parcelle attribuée. Ainsi, il a été entrepris une politique d’incitation des privés à l’installation en zone Office du Niger à travers des beaux ordinaires de 30 ans ou emphytéotiques de 50 ans.
Pour investir, le promoteur saisit la Direction générale de l’Office du Niger par simple demande. Il reçoit immédiatement une réponse de celle-ci pour une prise de contact avec les services techniques afin de clarifier l’idée de projet en vue d’aboutir à l’identification d’un site favorable. Ensuite, une lettre d’accord de principe lui est adressée pour le montage de son projet qui nécessite une étude de faisabilité technique, environnementale et financière à sa charge. Puis, un bail est conclu avec un cahier de charges sur la base des résultats positifs de cette étude. La mise en valeur de sa parcelle suit les conditions prescrites dans le cahier de charges.
L’investissement est fortement encouragé dans la diversification des cultures (extension de la pomme de terre et du maïs, promotion du soja et du blé), dans la promotion des activités de développement de l’élevage et de la pêche (construction de fermes modernes, promotion de la pisciculture) et dans la promotion des activités de protection de l’environnement (arboriculture et agroforesterie).
L’ensemble de ces mesures ont créé un cadre favorable à l’augmentation des productions maraichères et de diversification. C’est le cas notamment de la pomme de terre et du maïs qui sont cultivés à grande échelle par le Complexe Agro Industriel. Pour profiter davantage de l’environnement naturel, institutionnel et socioéconomique favorable au développement des cultures maraichères et de diversification, l’Office du Niger envisage de poursuivre les actions visant à augmenter la production et la productivité et à mieux valoriser les productions.
Les investisseurs sont particulièrement invités à venir profiter du potentiel industriel énorme des filières Blé, Pomme de terre et tomate afin de répondre aux besoins croissants de la population.
Source : CCOM/ON