Un morceau de maïs frais grillé vendu à 50 F ou à 100 F l’an dernier, est de nos jours cédé à 100 F ou à 200 F. Cette hausse est-elle liée au manque d’engrais ou à la cherté de la vie.
Le maïs est une céréale nutritionnelle cultivée dans plusieurs contrées du pays qui arrive à maturité pendant la période de soudure. La période de soudure est un moment dont les anciennes dotations sont finies et les nouveaux ne sont pas au stade mûr. C’est dans ce contexte que nombreux sont des paysans qui cultivent cette céréale afin de pallier la crise alimentaire.
Aujourd’hui, nous constatons que le maïs frais est en vente partout à travers les marchés de la capitale, des villages, sur les grandes artères, au bord de la route et même dans les rues si bien que dans les ruelles. Généralement se sont les femmes et les jeunes filles qui se donnent à la vente de maïs frais un peu partout, mais un tour suffit pour en savoir les avantages et les pertes qu’elles subissent.
Selon N’tifin Samaké, vendeuse au marché de Dialakorodji, « nous achetons le maïs frais jusque dans les champs. Les cultivateurs nous donnent 3 épis pour 200 F CFA. Dans ce cas, nous revendons les 3 pour 250 F. Juste dire que nous bénéficions seulement que de 50 F de bénéfice qui sont d’ailleurs repartis entre nous et les transporteurs. Le bénéfice est de 25 F par épis de maïs ». A-t-elle indiqué.
Aux dires des explications de Salimata Traoré du marché de Sangarébougou-Marseille « cette année, la vente de maïs frais n’est pas bénéfique et cela est dû au manque cruel de l’engrais. Les cultivateurs nous donnent cher, car ils disent acheter le sac d’engrais dans la cherté. Nous vendons un morceau de maïs frais grillé à 100 F ou à 200 F selon la qualité pour nous en ressortir ».
Des prix jugés exorbitants par beaucoup d’amateurs de maïs grillés en période de crise généralisée. Si certains cultivateurs préfèrent vendre le maïs frais depuis leurs champs pour résoudre le quotidien, d’autres optent pour le séchage pour leur propre consommation ou la vente du grain. Ils estiment cela plus important et bénéfique.
« Malheureusement, nous n’avons cultivé que 2 hectares à cause de l’augmentation du prix de l’engrais. Nous n’acceptons pas de vendre le maïs frais. C’est n’est pas avantageux. Nous le séchons pour en faire de la nourriture dans la famille. Souvent, nous vendons en graine de sacs aux commerçants ». Explique un cultivateur de la Commune rurale de Safo.
Outre sa valeur nutritionnelle, le maïs est beaucoup plus aimé et sollicité par les éleveurs de poules car il sert d’aliment pour les oiseaux de la basse cour.
Abou Safouné Diarra
(stagiaire)
Source: Mali Tribune