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Saint-Valentin virtuelle : quand les rencontres sur internet se terminent en fraudes massives

La Saint-Valentin, c’est l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Avec internet, il devient plus facile de trouver des partenaires mais les pièges sont aussi nombreux. Action Fraud, le service britannique de lutte contre les fraudes recense en moyenne, une tentative de fraude toutes les trois heures.

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Atlantico : Avec la Saint-Valentin et lors de chaque fêtes symboliques, de nombreux Français vont vouloir chercher l’amour sur internet. Action Fraud, le service britannique de lutte contre la fraude recense une arnaque toutes les trois heures.

Franck Decloquement : On ne saurait trop recommander d’être prudent. Chaque année, il est presque possible de dresser un panorama des « nouveautés » en matière d’arnaques et d’escroqueries à caractère « sentimentale ». Qui se cache au juste derrière ces profils factices ? En général, il s’agit d’escrocs inventifs qui opèrent depuis l’Afrique de l’Ouest. On les appelle « les brouteurs », qui est le sobriquet que se donnent eux-mêmes ces escrocs à la « love romance »… Les sites de rencontres et les réseaux sociaux facilitent grandement leur travail d’accostage frauduleux.

Et la Saint Valentin est aussi l’occasion toute trouvée pour les « brouteurs » de tous poils – et autres arnaqueurs « à la nigériane » – de perpétrer de nouveaux forfaits délictueux, et de causer ainsi des dizaines de milliers de nouvelles victimes chaque année. Tous sexes confondus. Quand bien même la population dans son ensemble apparait aujourd’hui davantage avertie et sensibilisée à ces pratiques malsaines qu’il y a quelques années. Comment expliquer ce paradoxe apparent ?

Les nouvelles fonctionnalités – plus évoluées – des sites de rencontres expliquent pour partie cette constance et parfois même, la recrudescence de ces cybers-arnaques à l’amour. Il y a quelques années en arrière, les cas les plus récurrents étaient ces fameux spams laconiques bien connus des spécialistes, truffés de grossières fautes d’orthographe, et envoyés par des inconnus à partir de l’Afrique de l’Ouest. La Côte-d’Ivoire étant longtemps restée l’un des pays emblématiques en la matière. (L’Egypte semble désormais se distinguer elle aussi, dans le registre de ses actions crapuleuses depuis quelques mois). Mais ceux-ci ont peu à peu été délaissés au bénéfice d’arnaques bien plus complexes dans leurs méthodes d’approches, et qui se sont adaptées au fil du temps à la hausse globale du niveau de vigilance de la majorité des internautes au contact. Les « brouteurs » se sont donc « modernisés » et organisés en véritables réseaux de cybercriminels, de plus en plus performants. Déployant ici et là des méthodes ingénieuses de captation, pour actualiser leurs arnaques dans la durée.

On peut dire qu’il existe une véritable « géopolitique » de la cybercriminalité en matière « d’arnaque à l’amour ». Comme l’indiquait de spécialiste Gwendal Delcros, on constate en effet d’importantes évolutions dans la dynamique géopolitique de ces actions délictueuses et criminelles. Il est ainsi possible de d’extraire certains éléments de réflexion. Selon ce spécialiste, deux types de profils cybercriminels cohabitent et coopèrent en Côte-d’Ivoire : Les brouteurs historiques – agissants seuls ou en petits groupes familiaux organisés – très coordonnés mais aussi peu professionnalisés. Ceux-ci réalisent des escroqueries sentimentales, « sur initiative » ou « sur ordre ». D’autres réseaux cybercriminels agissent en revanche en lien avec la criminalité dite « classique », et agissent en véritables « donneurs d’ordres » puisqu’ils disposent d’un rayonnement local et régional fort. En ce sens ils occupent un rôle similaire à celui joué dans le passé par le Nigeria. Certains groupes criminels ivoiriens sont encore aujourd’hui l’émanation francophone de la Nigerian Connection. Ils reçoivent leurs ordres et doivent rétribution à leur tête de réseau anglophone. En Afrique de l’Ouest, et c’est une nouveauté, le Bénin est en passe de devenir une nouvelle puissance montante dans le domaine de la cybercriminalité. Les réseaux cybercriminels ivoiriens exportent leur savoir-faire non seulement localement (Togo, Bénin, Burkina Faso, Mali, Ghana pour les cibles nord-américaines…), mais aussi au nord de l’Afrique. Une part croissante des fraudes constatées ces derniers mois avait pour origine des groupes criminels mixtes ivoiriens et marocains, dont les têtes de réseau sont installées à Casablanca. Enfin, les fraudes ayant conduit aux préjudices les plus importants impliquaient des têtes de réseau et des relais de complicité en France, Belgique ou Suisse. Les experts s’accordent à dire que ces mutations géopolitiques n’ont pas été sans conséquences sur le déploiement de ces arnaques. En effet, la surmédiatisation des escroqueries à caractère « sentimentales » en provenance de Côte-d’Ivoire a eu un effet pervers. Alors que la vigilance des Français à l’égard des sollicitations en provenance de Côte-d’Ivoire augmentait, des escrocs résidants au Bénin et au Maroc sévissaient.

Source: atlantico

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