La France et ses partenaires sahéliens constatent une “amélioration” dans la zone dite des “trois frontières”, à l’exception notable du côté burkinabè, depuis l’intensification des opérations militaires antijihadistes ces dernières semaines, a estimé jeudi un conseiller de l’Elysée.
“Sur la zone des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso, ndlr), on constate depuis (le sommet de) Pau une amélioration”, a déclaré ce responsable de la présidence française devant des journalistes de l’Association de la presse diplomatique française. “On est effectivement dans une logique de reprise de contrôle d’un terrain qui avait été perdu”.Cette amélioration est “attribuable à l’état-major conjoint qui a été constitué (entre forces françaises et sahéliennes) et qui permet une planification des opérations”, a-t-il noté. Elle tient aussi à un meilleur partage du renseignement, a-t-il dit.”Cette reprise de contrôle va s’accentuer puisque dans les jours qui viennent, on va avoir un déploiement (…) assez massif de militaires français et africains dans cette zone-là”, a-t-il ajouté sans plus de précisions.”Je mets un bémol à ce satisfecit parce qu’autant la situation s’améliore côté nigérien (et) côté malien, mais elle ne s’améliore pas côté burkinabè”, a-t-il toutefois pointé.
Les violences jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.”Dans la foulée (du sommet) de Pau on s’est fixé une période de six mois pour évaluer si les engagement pris sont tenus”, a poursuivi l’Elysée. “A l’issue de cette période, le président évaluera à nouveau si on fait évoluer notre posture ou pas”.La France et les pays du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali) avaient décidé à Pau de resserrer les rangs face à la recrudescence des attaques jihadistes dans la région, sur fond de montée du sentiment antifrançais.Ils ont notamment concentré leurs efforts militaires dans la zone des trois frontières, sous le commandement conjoint de la Force française antijihadiste au Sahel Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel.
AFP