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Sahel : Contrôle démocratique du secteur de la sécurité : Doter les Etats d’une législation forte en matière de sécurité

Réunis à Bamako du 23 au 25 juin 2015, les Présidents des commissions de la défense et de la sécurité du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ont tenu un atelier d’échanges sur le contexte sécuritaire dans leurs trois pays respectifs et sur le plan de la sous-région du Sahel. Ce, à l’initiative du NDI (National Democratic Institute). Objectif ? Créer des mécanismes permettant de renforcer le contrôle de la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité dans leur espace commun.

Au cours de la conférence de presse qu’ils ont animé jeudi dernier, les trois présidents de commissions de la défense et de la sécurité des trois pays, ont expliqué que c’est en étant conscients de défis sécuritaires que partagent leurs pays qu’ils ont décidé de se réunir pour échanger sur le contexte.

D’avance, il est connu de tous que le Mali, le Niger et le Burkina, trois pays sahéliens, sont directement confrontés à des menaces relatives au grand banditisme, aux trafics d’armes, de drogue, d’êtres humains et au terrorisme.  Des réalités qui causent des dégâts matériels et même des pertes en vies humaines, menaçant même l’existence de ces Etats.

Si au Mali, ce sont les narcoterroristes qui perturbent le sommeil des populations, au Niger aussi la nébuleuse Boko-haram commence à y étendre ses tentacules. Entretemps, au Burkina également, l’on est conscient d’une éventualité de l’évolution des menaces frappant fortement les voisions, si anticipation il n’y en a pas. C’est en fait, en prenant conscience du danger, qu’à l’initiative du NDI, les trois pays ont trouvé tout l’intérêt de se retrouver.

A la question de savoir, pourquoi malgré l’aggravation généralisée de la situation sécuritaire dans tous les pays sahélo-sahariens, seuls trois pays se sont retrouvés à Bamako pour plancher sur la question, le Président burkinabé de la commission de la défense et de la Sécurité répond : « Les trois pays parce que c’est le NDI qui est le partenaire initiateur, disposant d’un programme sur le renforcement du contrôle démocratique du secteur de la sécurité. Ce programme concerne les trois pays que nous représentons ici et sur lesquels le NDI a mis l’accent pour le moment. Il faut noter que c’est sous l’impulsion du NDI que nous nous sommes retrouvés ici.»

A les en croire, ces parlementaires veulent surtout doter leurs Etats d’une législation forte en matière de sécurité. Pour y arriver, ils seront appelés à mener un certain nombre d’actions.

«Le fait même de se rencontrer et d’échanger en disant que nous parlons du contrôle démocratique du secteur de la sécurité, est une grande avancée. Et, en tant que législateurs, sans être à la place de l’exécutif, les actions que nous pourrons mener consisteront à voir ce que l’exécutif a eu à mettre comme patrouille mixte entre nos trois pays. Ce qui nous permettra de toucher du doigt et de voir effectivement si les recommandations données pour la mise en place des patrouilles, sont effectives. En même temps, nous allons nous appréhender des difficultés rencontrées par les patrouilles durant l’exécution de leurs missions. Aussi, nous pourrons engager des rencontres d’échanges sur les informations et les procédures législatives que nous avons par rapport au domaine sécuritaire », explicite l’honorable Boureïma Ouédraogo, président de la commission de la défense et de la sécurité du Burkina Faso.

Pour le Nigérien Ila Ousmane, « nonobstant que nous avons NDI comme partenaire commun, nous avons aussi nos défis sécuritaires communs. C’est pourquoi nous avons, au sein du partenariat commun avec NDI, décidé de nous retrouver à trois pour voir en ce qui nous concerne en tant que parlementaires, ce que nous pouvons faire pour aider nos Etats à gérer les problèmes sécuritaires qui nous assaillent. »

Pour l’honorable Karim Keïta qui répondait à la question à savoir les actions concrètes à mener, les avancées déjà enregistrées par son pays en la matière, sont légion.

« Pour les actions concrètes, je sais pas spécifiquement ce qui est en cours au Niger et au Burkina, mais vous n’êtes pas sans savoir qu’au Mali il y a une réforme du secteur de la sécurité en cours et qu’en début d’année, nous avons voté la loi de programmation et d’orientation militaire. Et comme vous avez pu le sentir les premiers effets sur le terrain se sont illustrés par les attaques repoussées par les forces armées maliennes tout dernièrement à Léré et Diré», a commenté Karim Keïta pour sa part.

Il faut noter qu’à cette rencontre, a pris part M. Christopher Fomunyoh, Directeur Afrique du NDI. Lequel se dit prêt à accompagner les parlementaires jusqu’au bout.

Dans leur déclaration liminaire, les parlementaires ont félicité l’ensemble des acteurs de la crise malienne pour la signature du dernier accord, tout en invitant les populations, les autorités et les partenaires à œuvrer pour la mise en œuvre efficace des engagements pris pour garantir une paix durable au Mali.

En même temps, ils ont salué l’engagement ferme du gouvernement du Niger et de ses forces de défense et de sécurité dans la lutte contre la secte Boko Haram. En enfin, ils ont encouragé les populations et acteurs sociaux et politiques du Burkina à œuvrer pour des élections paisibles et crédibles à même de renforcer les institutions et les pratiques démocratiques.

Parmi les recommandations adoptées, on y décèle  le renforcement de la coopération multilatérale entre les députés des différentes CDS dont les pays participent à la lutte contre l’insécurité au Sahel.

Ils ont également prévu de multiplier des visites d’échanges et de partage des expertises entre les députés des pays concernés. Dans la même veine, les parlementaires tiennent à renforcer la capacité des députés dans l’analyse des budgets de sécurité et dans l’analyse le contrôle budgétaire. Entre autres…dans le but de parvenir à une sous-région sécurisée.

Enfin, leurs remerciements pour la facilitation de ces assises, vont à l’endroit du NDI (National Democratic Institute), du DCAF (Democratic control of Armes Forces), ainsi que des gouvernements danois et norvégien.

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