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Sahel : BAMAKO POUR DONNER UN COUP DE FOUET A L’AGRICULTURE IRRIGUEE

En 2013, six pays du Sahel avaient adopté la Déclaration de Dakar qui vise à accroitre d’un million d’hectares, la superficie des terres irriguées


Comité permanent InterEtats lutte contre sécheresse Sahel cilss siege
Le Comité permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) tient en ce moment dans notre capitale, le 4è atelier régional de la Task force de Sahel irrigation initiative program ou Programme de l’initiative pour l’irrigation au Sahel (SIIP). La rencontre qui se tient à l’hôtel Olympe international est conjointement organisée avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque mondiale.
La cérémonie d’ouverture a été présidée, mercredi, par Paul Coulibaly, conseiller technique du ministère du Développement rural, en présence de Aguibou Coulibaly, représentant le secrétaire exécutif du CILSS, et François Onimus de la Banque mondiale.
Selon les statistiques, environ 18% des terres agricoles mondiales sont cultivées sous système irrigué et produisent 40% des produits agricoles. Mais, il y a beaucoup de facteurs qui freinent le développement de l’agriculture irriguée.
C’est dans ce contexte général que suite au forum intitulé « Forger la résilience et accélérer la croissance au Sahel et en Afrique de l’ouest par la relance de l’agriculture irriguée » tenue en octobre 2013 à Dakar, les parties prenantes ont rédigé une Déclaration de Dakar. Celle-ci préconise d’augmenter d’un million d’hectares la surface des terres irriguées dans les six pays (Burkina Faso, Niger, Mali, Mauritanie, Sénégal et Tchad) et à changer d’approche en proposant des planifications tenant compte de la diversité des solutions possibles.
Une « Task force » régionale a été mise en place et organisée en 10 groupes thématiques. Elle est chargée d’opérationnaliser la Déclaration de Dakar en définissant un cadre stratégique, un plan d’action global et un document de projet régional qui permettra l’instruction d’un projet régional porté par le CILSS et financé par la Banque mondiale.
Le groupe de travail thématique 9 a initié le thème « la problématique du foncier et sa sécurisation » et commandité une étude sur le foncier irrigué et sa sécurisation dans les six pays concernés.
La région sahélienne et ouest-africaine et les Etats attendent la définition d’une note conceptuelle du projet régional de manière consensuelle devant guider et accélérer la formulation du projet nécessaire à l’entame des négociations et à la mise en œuvre future des actions identifiées, a expliqué Aguibou Coulibaly. Il a rappelé que l’objectif de la rencontre de Dakar, qui affiche un objectif quantitatif et qualitatif, ne peut être atteint efficacement et de manière efficiente que dans un schéma de partenariat public/privé pour l’investissement, la prise en compte de l’ensemble des questions affectant l’irrigation, et l’appui régional aux actions.

LA SEULE ALTERNATIVE VIABLE. L’enjeu que vise le SIIP est d’impacter le secteur de l’irrigation dans sa globalité. Cela requiert le renforcement des partenariats stratégiques avec les acteurs soucieux avant tout de valoriser leurs efforts et d’amener à une échelle plus importante, les succès et les réussites escomptables dans le domaine de l’irrigation à leur niveau.
Paul Coulibaly a assuré que le Mali se réjouissait d’accueillir cette importante rencontre du dispositif régional pour la conduite du processus d’opérationnalisation de la Déclaration de Dakar en 2013. Déclaration dans laquelle, les pays ont pris l’engagement de mobiliser l’ensemble des ressources de la communauté internationale en faveur de la relance de l’agriculture irriguée dans les six pays du Sahel.
Depuis Dakar, la Task force, mise en place sous la responsabilité du CILSS, a permis de marquer des avancées majeures dans le processus de la matérialisation de cette volonté politique grâce à la tenue de trois ateliers régionaux et surtout à l’identification et la conduite d’études thématiques pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un Programme régional d’investissements massifs dans le secteur de l’irrigation de la sous-région.
La situation globale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’ensemble de l’espace sahélien commande de faire le constat que les pays doivent accélérer le rythme d’avancement du processus de matérialisation de la Déclaration de Dakar, a noté Paul Coulibaly. Deux après cette déclaration, les populations de notre espace communautaire fondant un grand espoir sur cette initiative, attendent toujours des actions concrètes pouvant imprimer un réel changement de paradigme dans l’ensemble du processus de mobilisation des énergies en faveur de la relance effective de l’agriculture irriguée. Dans le contexte actuel des changements climatiques, l’agriculture irriguée demeure la seule alternative viable pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre sous-région.
« Le Mali dispose d’immenses potentialités en eau et en terres propices à l’agriculture irriguée. Ce pays peut et doit s’auto-suffire sur le plan alimentaire, mais il lui appartient de jouer un rôle important dans la constitution de la réserve régionale pour la sécurité alimentaire. Le département du Développement rural a décidé la création de pôles de production sous forme d’agropoles et le renforcement de la résilience des petits producteurs. Ainsi, l’augmentation rapide des superficies irriguées pour le développement de filières agricoles porteuses reste la pierre angulaire de toutes ces initiatives », a confirmé Paul Coulibaly, assurant que le Mali est très sensible aux efforts déployés par le CILSS et les partenaires pour appuyer les Etats à faire face à la vulnérabilité des populations vis-à-vis de l’insécurité alimentaire.
François Onimus, le représentant de la Banque mondiale à cet atelier, a annoncé que l’institution restait à l’écoute des six pays pour discuter des stratégies et priorités et des instruments avec lesquels elle peut financer les programmes.
M. COULIBALY

source : L Essor

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