«Entre la Côte d’Ivoire et le Mali, c’est vraiment les enfants d’une même famille. Quand c’est une famille, on ne cherche pas de raisons. Il faut faire la violence sur soi-même pour que nous puissions vivre ensemble, pour qu’il y ait la paix», nous a-t-il confié lors d’un entretien exclusif.
Pour rappel, Sa Majesté Dr Tchiffi ZIÉ Jean GERVAIS, avait conduit, en août 2022, une délégation ivoirienne de haut niveau, composée de religieux et de Chefs traditionnels qui a rencontré le Premier par intérim du Mali le colonel Abdoulaye MAÏGA, dans une mission de bons offices pour la libération des 49 soldats ivoiriens.
Moins de 3 mois après cette visite, Sa Majesté Dr Tchiffi ZIÉ Jean GERVAIS est de nouveau à Bamako. Si officiellement cette visite se situe dans le cadre la rencontre des Chefs traditionnels du continent africain sur la Paix en Afrique, il n’en demeure pas moins que le notable ivoirien profitera de son séjour pour plaider à nouveau pour une solution de sortie de crise entre le Mali et son pays par la voie du dialogue.
«C’est un grand plaisir d’être sur cette terre de Soundjata KEITA. J’étais déjà là. J’étais dans une mission de bons offices comme disait mon représentant. J’ai été invité en Allemagne, je devrais aller avec d’autres rois d’autres pays, mais j’ai décidé de me faire accompagner par les leaders traditionnels du Mali », a-t-il déclaré.
Selon lui, le Mali est en train de traverser des moments difficiles et c’est une opportunité pour les rois du continent africain d’apporter leur contribution pour désenclaver le Mali en rapprochant les leaders traditionnels aux bailleurs de fonds et pour les permettre de réaliser les projets qui peuvent permettre de maintenir nos enfants qui sont aujourd’hui en difficulté.
«Beaucoup ne vont pas l’école, mais il y a cette culture qu’on nous a imposée, nos enfants vont à l’école générale, pas de formation professionnelle qui puisse les permettre de nous aider à transformer nos matières premières. Nous aider à faire en sorte qu’ils intègrent la société après l’école », a-t-il expliqué.
Selon lui, la visite en terre allemande a été une belle occasion pour lui et sa délégation d’aller à la rencontre de ces bailleurs de fonds, de les voir, les toucher afin d’obtenir des promesses concrètes.
« Désormais, des étudiants Maliens et Mauritaniens seront autorités à aller se former en Allemagne », a-t-il fait savoir.
« Nous avons eu une grande faveur, je remercie Dieu. Parce qu’en Afrique, nous n’avions pas compris que les déchets étaient d’une valeur capitale pour se développer. Aujourd’hui, nous avons la possibilité aussi de transformer tous les déchets de Bamako et de Nouakchott et même d’Abidjan pour en faire de l’énergie et créer même le gaz », a-t-il poursuivi.
En tout cas, dit-il, nous sommes revenus avec beaucoup de choses dans la valise pour apporter notre contribution à l’épanouissement de nos sociétés.
Parlant de son implication dans la crise malienne, Sa Majesté Dr Tchiffi ZIÉ Jean GERVAIS a rappelé que lorsqu’il y avait l’embargo, il avait fait venir une délégation à Bamako pour soutenir notre pays.
«Cette fois-ci, je suis venu, moi-même, pour apporter ma contribution », a-t-il justifié.
De son analyse, il ressort que les problèmes que nous avons (Mali-Côte d’ivoire) sont des problèmes de famille.
«Entre la Côte d’Ivoire et le Mali, c’est vraiment les enfants d’une même famille. Je pense qu’on doit trouver une solution coutumière.
C’est dire que, voir dans quel cadre les Rois et les Chefs peuvent se rassembler, comme faisaient nos ancêtres, afin de trouver une solution qui arrange tout le monde.
Quand c’est une famille, on ne cherche pas de raisons.
Comme je l’ai toujours dis, il faut faire très attention, la raison elle-même est une violence. Quand tu veux démontrer que tu as raison, tu deviens violent. Donc, il faut faire la violence sur soi-même pour que nous puissions vivre ensemble, pour qu’il y ait la paix », a conclu Sa Majesté.
Par Abdoulaye OUATTARA