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Rythmes du Wassoulou : LE « SON » DU DUO AMARA SAMAKE ET SEKOU BAGAYOGO

Les deux amis sont liés par l’amour de la musique, particulièrement par les notes merveilleuses qu’ils tirent du « Kamalen ngoni »

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Virtuoses du célèbre instrument, le « kamalen ngoni », Amara Samaké et Sékou Bagayogo ont fondé d’abord un duo dans la commune rurale de Faraguaran, à Yanfolila. Puis, ils ont décidé de monter un groupe en s’adjoignant les services du guitariste Mamadou Diakité, de Moussa Bagayogo au piano et de Bourama Diarra au djembé. Le groupe ainsi constitué, ils pouvaient se lancer à la conquête des mélomanes. Le résultat est percutant. Le nouvel orchestre, inédit dans cette contrée du Wassoulou, devient incontournable dans les cérémonies sociales. Les musiciens animent ainsi les baptêmes, les mariages, les circoncisions, les fêtes des jeunes et des femmes. Partout au Wassoulou, à Bougouni, parfois dans le Ganadougou et le Baninco, on s’arrache cet orchestre qui révolutionne les sonorités locales. Pas un week-end ou un jour férié ne passe sans que le groupe ne soit convié à se produire devant des centaines de personnes.

Comment sont-ils arrivés à ce succès ? Les intéressés en sont les premiers surpris. Leur musique est un mélange de rythmes du Wassoulou, du « Didadi » de Bougouni, du Bara du Ganadougou et du Baninco. Ils reprennent de nombreux titres de ces différents terroirs en s’efforçant de les adapter à ce style original, à mi-chemin entre le traditionnel et les exigences de la musique moderne. Cela réussit tant bien que mal. Le duo est conscient de ses propres limites. Mais il y a la musique et les paroles. Et là, les chansons d’Amara Samaké ne laissent personne indifférent car explique-t-il : « je m’adresse directement à la bravoure, à l’honneur et à la dignité des gens auxquels je parle ». Il lui arrive parfois, dans ses chansons, de fustiger de mauvais comportements et louer de bonnes actions afin que tout le monde s’en inspire.

Les jeunes musiciens qui n’ont pas encore baptisé leur orchestre, sont désignés soit par « le groupe de Amara » ou le « duo de Kamalen ngoni ». Ils ne possèdent pas encore d’enregistrements formels réalisés dans un studio, encore moins d’arrangeur ou de compositeur. Mais ils ont déjà un répertoire avec des morceaux célèbres comme Walégnouman, Kalifa, Sabou. Une situation qui correspond au mode de fonctionnement des deux artistes : véritables autodidactes, ils marchent à l’instinct et leur binôme repose sur la complicité qui les lie depuis 1992, date de leur rencontre.

Amara Samaké est né en 1971 à Sanankourouni dans la commune de Yanfolila. Très jeune, il aimait chanter en brousse quand il promenait les animaux. Isolés avec leurs bêtes, les bergers tentent de tromper la solitude en grattant sur un instrument à corde ou en chantant. Ils ont tout le temps de s’écouter aligner des notes. La musique leur permet de s’égayer et même de tromper la peur.

Le jeune Amara Samaké finit par arrêter de conduire les troupeaux en brousse et se retrouve en 1991, à Dabou en Côte d’Ivoire. Il y travaille comme manœuvre pour des charbonniers. Un travail dur qui laisse néanmoins un peu de temps au féru de musique pour écouter les airs du terroir. C’est ainsi qu’il entend pour la première fois « Bè man kan » de Yoro Diallo. Captivé par cette chanson qui fait un tabac à sa sortie, Amara Samaké décide de se confectionner un « ngoni » avec un vieux bidon d’huile, un manche et des cordes. Il se met à gratter jusqu’à parvenir à en tirer les sons qu’il veut. Il réussit ainsi à reprendre son morceau fétiche, « Bè man kan ».

De retour au bercail à Sanankourouni, il ne tient plus en place. Il décide alors de choisir la musique comme métier. Il se rend à Faraguaran où il rencontre Sékou Bagayogo qui devient son ami. Ce dernier est aussi passé par la Côte d’Ivoire, précisément à Daloa où il a appris à jouer du « karignan ». Cet instrument traditionnel est un tuyau de fer crénelé que l’on gratte avec une baguette de fer. Grâce à un ami, Sékou Bagayogo a aussi appris à jouer au « kamalen ngoni » toujours en 1986 à Daloa.

Les deux jeunes gens forment alors un duo d’instrumentistes qu’ils transforment ensuite en un orchestre original, enrichi par les apports de la guitare solo, du piano et du djembé.

En 2013, le groupe donne des concerts dans le quartier de Daoudabougou en Commune V de Bamako, ainsi que dans des villes secondaires comme Yanfolila, Bougouni et Ouélessébougou. Une centaine de villages les accueille, notamment Tiéoulénna, Magarala, Golocoro, Nafoni, Faragaran, Doussoudiana, Mafilè, Sidoba, Yassada, Tabako, Nièna…

Le groupe qui prépare actuellement un album, est confronté à la grosse difficulté de trouver un producteur qui pourra payer le studio et les arrangements. En attendant de trouver le bon producteur, Amara Samaké et Sékou Bagayogo font ce qu’ils savent le mieux faire : de la scène. Leurs concerts font ainsi le bonheur des habitants du Wassoulou, du Ganadougou, du Baninco et des mélomanes de Bamako.

Y. DOUMBIA

source : essor

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