Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a partagé son repas de rupture du jeûne avec une centaine d’invités lundi en fin de journée dans la salle des banquets de Koulouba. La réception se tenait en prélude au Laylat Al Qadr (Nuit du Destin) qui correspond à la veille du 27è jour du mois de Ramadan.

Cette nuit bénie possède une signification particulière que Dieu évoque en ces termes : « Nous l’avons fait descendre (le Coran) en une nuit bénie ». Les musulmans s’y préparent avec joie, ferveur et enthousiasme. C’est la nuit de l’événement sublime, de la révélation et de la descente du Coran, l’un des miracles qui ont façonné l’histoire de l’humanité.
Outre le Premier ministre Modibo Kéita et la quasi-totalité des membres du gouvernement, il y avait à la table du président Ibrahim Boubacar Keïta les leaders des confessions religieuses, les diplomates, les chefs des familles fondatrices de Bamako et mêmes certains opérateurs économiques.
Durant cette nuit, Dieu exauce les implorations de ses serviteurs. Le président Keïta, tout de blanc vêtu, a donc saisi ce moment propice pour formuler des bénédictions. La prière collective était dirigée par l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique.
La dévotion au cours de cette nuit équivaut à mille mois de prières, disent les prédicateurs. Dieu a dit encore à propos de cette nuit : « Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube ».
Après la prière collective au flanc gauche de la grande salle, les religieux ont pris la parole pour bénir notre pays et implorer la clémence du Tout Puissant. A commencer par le pasteur de l’Eglise protestante, Marc Goïta, qui a appelé à plus de spiritualité dans l’accomplissement de nos faits et gestes. Monseigneur Jean Zerbo de l’Eglise catholique a ajouté, en de termes émouvants, que le vivre ensemble dans le pardon et la complémentarité est une valeur bien de chez nous. Pour le religieux, le geste du président Keïta est une interpellation à de meilleures relations de voisinage.
Et il a témoigné : « J’habite à côté d’une famille musulmane qui me sert un plat de rupture de jeûne tous les soirs. Voilà comment nous vivons ensemble». Monseigneur Jean Zerbo ajoutera que « la communion fraternelle doit être comprise », car « la rupture de jeûne est un temps de conversion pour aller vers Dieu » et « nul ne peut aller vers Dieu sans passer par le chemin de son prochain ».
Quant à l’imam Dicko, il a invité les fidèles, surtout les jeunes, à se méfier des vendeurs d’illusions. Le guide religieux a défendu l’islam pratiqué dans notre pays, estimant que c’est une religion de paix et de partage. Le président du Haut conseil islamique a demandé aux autorités d’agir avec mesure dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Le tout sécurité est une source de nuisance », a jugé l’imam Dicko, en faisant référence aux folles rumeurs qui prédisaient des attaques terroristes dans la capitale la semaine dernière.
Cette situation a amené les services de sécurité à mettre en place vendredi passé un dispositif de prévention au niveau de plusieurs grandes mosquées de la capitale afin de permettre aux fidèles de prier en toute quiétude. Mahmoud Dicko a ensuite prêché la confiance et le pardon entre les fils de notre pays. Il a béni, pour finir, l’Accord pour la paix et la réconciliation et imploré Dieu pour des pluies abondantes pendant l’hivernage.

A. M. CISSÉ

source : L’Essor