Cette première édition a regroupé une trentaine d’enfants âgés de cinq à treize ans et choisis en fonction de leurs résultats scolaires

Sacs d’écolier au dos, la main tenue par les parents, le visage crispé, les tout petits fondent en larmes. Ils se dirigent pourtant vers la voiture ou le minibus qui va les ramener à la maison. Mais les uns comme les autres avancent avec réticence, en tournant les yeux à gauche, à droite, suscitant l’étonnement de parents qui ne comprennent pas les raisons de ce mécontentement. « Je ne veux pas me séparer de mes camarades. Je voudrais rester avec le groupe de colons », finit par lancer un gamin d’une dizaine d’années que ses parents peinent à consoler.
Cette séparation à laquelle les enfants ne pouvaient se résoudre a eu lieu, hier sous un soleil matinal, à la fin de la cérémonie de clôture de la « caravane de l’excellence » organisée dans l’amphithéâtre de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye. La colonie de vacances de dix jours a pris fin le même jour. Elle a été organisée par la direction nationale du Génie militaire avec l’appui financier de ses partenaires, à l’attention des enfants de militaires et paramilitaires méritants.
La cérémonie présidée par le chef d’État major de la Garde nationale, le colonel major Zoumana Diawara, s’est déroulée en présence de la directrice du Génie militaire, le commandant major, Nana Traoré, le chef de division du service social du génie militaire, le commandant Kadiatou Sanogo, et de parents venus récupérer leurs enfants.
Dix jours durant, les écoliers, soudés comme des frères, ont visité des centres de divertissement et touristiques à Bamako et Ségou : le Parc national et le zoo de Bamako, le tombeau de Biton Coulibaly, les sept grands vestibules à Ségou etc. Ils ont aussi eu droit à des séances récréatives et de petits travaux manuels dont le produit décorait l’amphithéâtre.
« C’est dans le souci de voir disparaître la dichotomie entre enfants de militaires et de civils due aux stéréotypes que le Génie militaire a conçu ce programme d’excellence », a justifié Kadiatou Sanogo. Selon l’officier, il a pour but de favoriser l’excellence dans le monde des enfants des militaires. « C’est parce que nous voulons empêcher nos enfants de sombrer dans l’ignorance, l’illettrisme que la direction du Génie militaire a fait de leur éducation une de ses priorités », a indiqué le chef du service social du Génie militaire.
« J’ai aimé la colonie de vacances. Elle nous permet non seulement de tisser des liens d’amitié, de parenté, mais aussi de découvrir notre pays », témoigne Fatoumata Moussa Doucouré, représentante des colons. Dans un français correct et improvisé, l’élève de 5è année de l’école M’Bemba Kanda Keïta de Kalabancoro-Tièbani, souhaite effectuer une colonie à l’extérieur du pays, l’année prochaine.
Au nom des parents d’élèves, Awa Koné, la veuve d’un militaire tombé au champ d’honneur, a remercié les organisateurs pour leur soutien et leur disponibilité. Elle a plaidé pour la pérennisation de cette colonie de vacances, appelant ainsi les partenaires à accompagner le Génie militaire.
Un des partenaires financiers, l’Ong turque « Temps d’aide-Mali », a réitéré sa disponibilité à appuyer la cause des enfants, chaque fois que de besoin. Son président, Ismail Yegit, justifie : « l’appui aux enfants s’inscrit dans nos domaines d’intervention. Surtout que sont présents parmi eux des enfants orphelins de la guerre ».
Le commandant major Nana Traoré a rappelé que l’opération a regroupé une trentaine d’enfants de cinq à treize ans. « Ces enfants n’ont pas été choisis au hasard. Ils font partie des meilleurs de leurs classes respectives de l’école fondamentale. Ils viennent de Bamako et de Ségou », a précisé la directrice du génie militaire.
Les organisateurs ont remercié tous les partenaire, notamment l’ex Premier ministre Moussa Mara pour son soutien et son accompagnement.
Des sketches sur la maladie à virus Ébola et les maladies diarrhéiques et une chorégraphie ont mis fin à la cérémonie. Des diplômes ou des attestations de reconnaissance et de mérite ont été décernés aux partenaires et monitrices.

C. M. TRAORÉ

source : L’ Essor