Comme l’Adéma/PASJ, dont est issu le RPM, par cette seconde victoire il vient d’atteindre les limites de l’existence. D’ores et déjà, le parti n’était pas tout seul en mesure de faire élire IBK pour un second mandat.
A la fin de ce second mandat, IBK n’est plus en mesure de se présenter comme candidat à la magistrature suprême. Il est d’affilier écarté et en cédant la place à une autre candidature au sein du parti.
Avant la fin cette mandature, sa place est lorgnée par plusieurs barons qui rêvaient depuis des décennies de ce fauteuil élogieux et glorieux. Mais personne d’entre eux n’ose le montrer de manière apparente sous risque de se bouter hors du pré-carré du parti comme un vulgaire mendiant. Dans l’obscurité et à l’ abri de tout regard des machinations se fourbent, des alliances se nouent et des coalitions se forment pour deux grands objectifs proches et immédiats.
Le premier, gagné les législatives haut la main dans une localité a forte influence électorale et stratégique pour démontrer sa capacité de rassembleur et grand mobilisateur. Aussi pour se faire plus populaire et séduire le big boss, IBK qui peut avoir des intentions à se faire un successeur candidat. Mais pour cet objectif, le terrain est trop miné par les autres partis politiques amis et ceux de l’opposition qui digèrent mal la victoire d’IBK (la grogne et les contestations de sa victoire malgré le manque de résultats): l’URD et l’ADP/Maliba soutenus farouchement par le chérif de Nioro.
Sans parler des indépendants dont leur candidats sont issus des localités et la plupart sont des véritables travailleurs dont les populations les réclament comme vrais dirigeants soucieux des problèmes qui les accablent. Ils sont solidement bien ancrés dans leurs zones électorales. Difficilement un parti politique peut les déloger et les ravir la victoire d’un poste électif. Donc rien ne peut garantir la victoire aux candidats séducteurs et désemparés du RPM.
Le second objectif, s’imposer en alliances avec certains partis de la convention de la majorité présidentielle au sein de l’hémicycle afin d’avoir une majorité écrasante et montrer leur prédominance jusqu’en 2023.
Le chef de cette bande à l’hémicycle peut être présenté comme le seul et unique personne qui peut maintenir la pérennité du parti dans l’arène politique. Mais IBK est fin connaisseur de ceux qui l’entourent surtout ceux issus du parti RPM. Il sait également qu’après lui le parti va se décliner tel l’Adema après Alpha Oumar Konaré, le PDES après ATT, surtout que des petites guerres intestines commencent à se créer.
La guerre de succession ou la cause immédiate de l’éclatement
Avant l’élection présidentielle, l’on sait bien que le parti était au bord de l’explosion et des tendances étaient déjà créées. La seule chose qui empêchait l’explosion était le fait qu’il était très préoccupé par la réélection d’IBK.
Donc les haches de guerres étaient mises à coté à profit un objectif dont il n’était en mesure de relever tout seul. Une fois IBK est élu par la bénédiction et la concours des bonnes volontés et des jeunes, l’heure est à la récompense des efforts pour chacun en fonction de son apport à cette victoire.
Chacun de ceux qui ont concouru à cette victoire doit gouter au plat commun. Et la part belle est réservée à la jeunesse. « Les jeunes ont donc acheté des balaies pour faire dégager les vieux », selon certains observateurs. Et les membres du parti se voient mis en minorité dans le partage.Du coup, c’est l’instabilité chronique qui s’installe en douceur au sein du parti.
Les vieux craignent leur place dans laquelle ils grignotent les muettes qui tombent de la table à manger et le reste des desserts. Chacun d’entre eux tente tant bien que mal à se sauver sans savoir la manière adéquate et sans être le premier à prendre la poudre escampette. Le risque est permanent ! Celui qui sera le premier à faire éclater l’affaire au grand jour portera sur sa conscience les conséquences de la division et celles qui s’en suivront au sein du parti pour l’éternité.
Pour le moment, ce n’est pas le présent qui leur préoccupant mais le devenir, la chefferie du parti et l’hémicycle qui est à l’ordre du jour. Le même RPM, ses deux dernières années, a perdu beaucoup de poids lourds ont viré dans l’opposition. Ces poids lourds ont quitté au sein du parti dans à cause des querelles et la division interne. En réalité, le parti était déjà divisé avant même l’élection présidentielle. Une division à tous les étages et dans tous les appartements.
L’autre danger auquel le parti est exposé sans le savoir ni pouvoir l’empêcher est que les ténors “défectionnistes” connaissent le parti dans ses entrailles. S’ils ne l’ont pas terrassé lors de la présidentielle, ils ne le ratent pas aux législatives. Donc les candidats qui iront aux législatives avec les “défectionnistes” sont avertis de leur échec probant.
Le choix des candidats pour les législatives et ses conséquences
Au moins deux députés ont claqué récemment la porte du parti et plusieurs autres démissions attendues dans les jours à venir. Ces démissionsrésultentdes frustrations nées du choix des candidats du parti pour les prochaines législatives. La raison donnée par ces deux députés est le non-respect des textes qui régissent le parti. C’est ce problème de même nature qui a fini par finir l’Adema PASJ, lors du choix d’un candidat interne pour la présidentielle précédente. Les députes démissionnaires sont Ousmane Kouyaté, député de Kolokani et Haïdara Aïssata Haïdara, députée élue à Kéniéba. Ils ont tous confirmé leur démission le mardi 25 septembre2018 dans l’après-midi. “J’ai décidé de démissionner du RPM, la notification de la démission a été envoyée le 22 septembre 2018 au secrétaire général du parti. Ma décision de quitter le RPM est irréversible. Je ne reviendrai pour rien au monde au RPM”, a déclaré l’honorable Ousmane Kouyaté.
Haïdara Aïssata Haïdara dit également avoir démissionné du parti il y a de cela une semaine. “J’ai démissionné parce que les procédures ne sont pas respectées, les textes du parti ne sont pas respectés”, a-t-elle dit. Selon des sources, plusieurs autres députés du RPM cherchent la porte de sortie. Des noms sont cités dans les coulisses (, Boubacar Sisssoko, un député de Kéniéba).
B.M.
Source: Le Point