Des hauts cadres, dont des membres fondateurs du Rassemblement pour le Mali réunis au sein d’un collectif, fustigent la violation des textes du parti, s’opposent à la candidature du Dr Bocary Treta à la présidentielle à venir et réclament la tenue du congrès. La dénonciation a été faite à travers une lettre adressée au président de la formation politique.
Me Baber Gano, les honorables Moussa Timbiné et Mamadou Diarrassouba, Mahamane Baby et plusieurs autres cadres du niveau du bureau national, des sections et sous sections du RPM rejettent les résolutions de la 3ème édition des Assises du comité central du parti.
En effet, dans une lettre adressée au président du parti, le Collectif pour la Défense des Statuts et Règlement Intérieur du RPM, après avoir rappelé l’impérieuse nécessité de rassembler tous les militants et militantes du parti autour des valeurs fondamentales, dans l’unité et dans la cohésion ; les déclarations pertinentes des fédérations RPM de Sikasso, de Koulikoro, de Mopti, de Taoudéni, de Gao, de Ménaka, du District de Bamako et du Bureau National de la Jeunesse RPM, appelant avec véhémence au parachèvement des renouvellements des organes du RPM ( Bureaux de Comités, de Sous-sections, Sections, fédérations et du BPN) en vue de la tenue du 5ème congrès ordinaire du parti, a déploré une grave entorse aux Statuts et Règlement Intérieur par leur méconnaissance et leur violation. Il a ainsi dénoncé, entre autres, la non-vérification du quorum dans la salle ;la non-inscription à l’ordre du jour, du point concernant la désignation du candidat à la prochaine élection présidentielle ;l’absence de mandat donné par les sections RPM de l’intérieur comme de l’extérieur aux délégués pour se prononcer sur le choix d’un candidat à l’élection présidentielle ;l’agression subie par certains délégués au cours de leurs interventions dans la commission VIE DU PARTI, le complot antidémocratique contre le parti et la tentative de passage en force du Président qui s’est autoproclamé comme candidat naturel du parti à l’élection présidentielle ;le manque de base légale à cette fausse désignation illégale et illégitime dans la Résolution Générale de la Troisième Session du Comité Central.
Pour ce collectif, « le mandat du Bureau Politique National RPM est arrivé à terme depuis octobre 2019 ». Dans sa lettre, le collectif a dénoncé les dérives qui ont entaché la troisième session du comité central et a rappelé que conformément à l’article 8 du Règlement Intérieur disposant que : « Les instances délibèrent sous forme de résolution, de motions et de recommandations. Leurs décisions sont exécutoires », le Comité Central dont le rôle est précisé à l’article 43 des statuts du parti. « Le Comité Central est le plus haut organe de décision du Parti entre deux congrès “, ne saurait prendre des décisions ne relevant pas de son domaine de compétence », précise le C.D.S.R.I. – RPM.
Les résolutions de la troisième session du comité central
Après avoir dénoncé les violations, le Collectif pour la Défense des Statuts et Règlement Intérieur du RPM a rejeté les résolutions de la troisième session du comité central. « Que face à ces violations flagrantes, le collectif des cadres et membres du BPN – RPM, se démarque totalement de la Résolution Générale, issue de la Troisième Session du Comité Central », a précisé le collectif qui a rejeté la désignation du Président du parti Dr Bocari TRETA comme candidat naturel à la prochaine élection présidentielle ;le quitus accordé au BPN – RPM de procéder au remembrement du Bureau Politique National, BN – IJF RPM, BN – UJ RPM en dehors du cadre normatif ; la modification et la mise en application immédiate des textes du parti sans être entérinée par l’instance appropriée qu’est le congrès. Le collectif a également rejeté le mandat accordé au Président du parti de renforcer les structures du parti BPN – RPM, BN IJF – RPM, BN UJ – RPM en dehors de leur congrès respectif.
« Considérons notre déclaration comme une dénonciation de toutes les irrégularités de forme et de fond commises par le Comité Central dans la tenue des Assises des 28 et 29 décembre 2021 », écrit le collectif dans sa lettre. Elle n’en décolère pas et ajoute : « Déferons ladite déclaration qui est ainsi rendue publique par notre collectif devant le Bureau Politique National RPM pour l’annulation de la Résolution Générale et de la motion spéciale, forcées illégales et illégitimes ».
Le collectif compte, par ailleurs, aller plus loin si Treta et ses soutiens ne les écoutent pas. « Nous réservons le droit de poursuivre nos actions par tous les moyens de droit pour le respect de nos Statuts et Règlement Intérieur », ont précisé ces cadres qui ont exigé « la tenue statutaire du congrès sans délai pour la redynamisation et la normalisation du fonctionnement du parti ».
Boureima Guindo