Le Réseau de plaidoyer pour la sécurisation foncière agricole au Mali (RP- SéFA) a animé, hier mercredi, une conférence de presse à la Maison de la presse, pour informer l’opinion nationale et internationale sur ses domaines d’action et ses objectifs. Les conférenciers étaient Ousmane Barké DIALLO, secrétaire général de l’AOPP ; Yaya TRAORE de l’ONG 3AG ; Abdramane BOUARE, conseiller technique du président du CNOP et Mme DRAME Safiatou DIALLO, conseillère technique à Helvetas Swiss.
Le responsable de l’Association d’aide et d’appui aux groupements ruraux et urbains (3 AG), Abdramane BOUARE, a informé que le Réseau de plaidoyer pour la sécurisation foncière agricole au Mali (RP-SéFA Mali) a été créé en 2014 par des organisations paysannes et des organisations nationales en vue de promouvoir la sécurité foncière des exploitations familiales agricoles dans notre pays. Selon lui, le Réseau regroupe 25 organisations membres, dont des faîtières d’organisations professionnelles agricoles, et des organisations non gouvernementales maliennes et internationales.
Il a indiqué que le réseau a pour objectif de renforcer ses membres dans leur rôle de veille, d’interpellation, de négociation et de proposition en vue d’influencer les politiques et programmes de sécurisation foncière des exploitations familiales agricoles.
La vision du Réseau est d’avoir dans notre pays une gouvernance foncière équitable où les exploitations familiales sont sécurisées en vue de renforcer leur résilience. Pour la réalisation de cette vision, le Réseau s’est fixé comme mission d’influencer les politiques du pays sur la sécurisation foncière des exploitations agricoles familiales. C’est pourquoi sa principale activité repose sur le plaidoyer en vue de l’opérationnalisation des Commissions foncières (CoFo) au Mali pour la sécurisation des terres agricoles des exploitations familiales et des entreprises agricoles à travers un amendement du décret et la mise à disposition d’un fonds pour le financement de leurs activités d’ici à la fin de cette année 2016.
Le Réseau se bat également en faveur de l’opérationnalisation de tous les dispositifs légaux pour la mise en place du fonds national d’appui à l’agriculture d’ici à la fin du mois de mai 2016.
« La sécurité foncière représente un élément clé pour la valorisation des potentiels économiques de notre pays. L’une des principales caractéristiques du secteur agricole est l’existence d’exploitations agricoles familiales de petite taille. Ces exploitations agricoles familiales qui font vivre des millions de personnes sont confrontées aujourd’hui à l’incertitude du lendemain, liée à l’expropriation de leurs terres de culture, principaux facteurs de production. Si rien n’est fait, dans un proche avenir, le Mali risque de connaître un mouvement social violent généralisé aux conséquences incalculables. La productivité agricole baissera fortement et le tissu social se disloquera » a largement fustigé le secrétaire général de l’AOPP, Ousmane Barké DIALLO.
Comme solution, le Réseau propose la mise en œuvre correcte de la Loi d’orientation agricole adoptée en 2006. Et comme importance de la LOA, les conférenciers ont beaucoup insisté sur la mise en place des Commissions foncières locales. Celles-ci visent à assurer et garantir un climat de paix et de cohabitation entre tous les acteurs du système agricole.
Au cours de cette conférence de presse, les responsables du Réseau ont plaidé auprès des autorités pour une relecture du décret de création des Commissions foncières (CoFo) ; pour orienter une partie du Fonds national d’appui à l’agriculture (FNAA) pour le financement des Commissions foncières ; pour intégrer les préoccupations du monde paysan dans la gestion du FNAA ; pour la mise en place d’un dispositif de renforcement de capacités des acteurs dès l’adoption de la nouvelle Loi foncière agricole ; pour opérationnaliser les CoFo sur l’ensemble du territoire national…
Il est à noter que pour l’élaboration du projet de Loi foncière agricole, qui est sur la table de l’Assemblée nationale, les responsables du Réseau ont sillonné le territoire national pour s’enquérir des préoccupations de populations locales. Aussi, ont-ils effectué des missions dans certains pays voisins qui sont en avance sur la question pour s’imprégner de leurs expériences.
Le Réseau de plaidoyer pour la sécurisation foncière agricole au Mali se dit toujours mobilisé pour apporter sa contribution jusqu’à l’adoption d’une Loi foncière agricole juste et équitable dans notre pays.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin