Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme Voice2Rep, Accountabilitylab Mali a organisé le 27 juillet 2023 une conférence débat sur le ‘’Rôle de la jeunesse et de l’art pour la gouvernance’’. C’était au sein de l’Université Intec Sup, sis à l’Hippodrome.
Promouvoir la bonne gouvernance, l’État de droit et l’intégrité au Mali à travers la musique. Voilà la véritable motivation de Accountabilitylab Mali à organiser cette conférence débat qui consiste à responsabiliser les jeunes, surtout les jeunes artistes afin qu’ils contribuent au développement socio-culturel du pays à travers la musique.
Pour ce faire, quatre personnalités de marque ont été invitées comme panélistes. Il s’agit de Master Soumi, artiste chanteur ; Dia Sacko, promotrice de Mali Culture ; Alioune Ifra N’Diaye, opérateur culturel et Mme Fadimata Maïga, directrice de Mandé TV.
Devant les étudiants et les jeunes artistes venus en nombre, les panélistes se sont, tour à tour, exprimés sur la thématique. De la production à la vente des œuvres, en passant par les contenus, les arguments n’ont pas manqué aux spécialistes des arts et de la culture pour tailler les moyens par lesquels un artiste peut influer sur le développement socio-culturel de son pays.
Ainsi, les panélistes sont tous unanimes que l’art constitue un moyen de communication efficace pour véhiculer les messages à l’endroit des citoyens. Toutefois, ils ont déploré le manque d’accompagnement de l’État pour le secteur qui peine à prendre toute sa place dans la construction citoyenne.
Selon Nafissatou Traoré, chargé du programme Voice2Rep, cette conférence consistait à rappeler aux acteurs, l’importance de l’outil qui est l’art dans la bonne gouvernance. Elle a estimé également que la jeunesse a un rôle très important à jouer dans la société. Il s’agissait, selon elle, de la conscientisation collective.
De ce fait, a-t-elle avancé, qu’il s’agisse de l’art, des médias ou encore de l’utilisation des techniques de l’information et de la communication, ce qu’il faut retenir, c’est qu’ils sont des moyens puissants de propulser la gouvernance si on en fait bon usage. « A travers des actions engageantes et des messages instructifs, ils ont le devoir et la responsabilité de montrer le bon exemple en s’impliquant davantage aux processus qui sont mis en place par le gouvernement pour les citoyens afin de restaurer l’état de la gouvernance au Mali », a-t-elle ajouté.
Saluant l’initiative, le rappeur, Master Soumi, a estimé que l’art a toute sa place dans la construction citoyenne. Il dira aussi qu’il est l’exemple palpable d’un artiste engagé pour sa société. « L’artiste doit participer à la construction citoyenne et s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. Je suis un artiste engagé pour mon pays. Je ne demande pas à tout le monde de l’être parce qu’il faut être convaincu de ce qu’on fait », a-t-il expliqué.
Mme Fadimata Maïga, a appelé, pour sa part, les jeunes artistiques à être conscients de leurs responsabilités. « Que ce soit la politique, le sport, la culture ou autres secteurs, il faut que la jeunesse s’implique. Mais, cela n’est possible qu’en se formant pour être à hauteur des enjeux », a-t-elle souligné.
Selon Mme Dia Sacko, pour que l’art puisse avoir l’impact désireux dans la gouvernance, il faut que les artistes soient soutenus dans leurs œuvres. Ainsi, elle a appelé les décideurs à être très regardants sur la situation des artistes tout comme elle a demandé aux populations d’être des soutiens aux artistes en achetant les productions artistiques.
De son côté, Alioune Ifra N’Diaye a déploré l’absence de budget alloué à la culture au Mali. Selon lui, le budget qu’on présente est pour le fonctionnement de l’administration publique. « Nous les acteurs, on n’y apparaît pas et nos œuvres ne se vendent pas non plus », a-t-il ajouté.
Amadou Kodio
Source: Ziré