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Rôle de la France dans la crise Malienne (suite et fin) : «Une agression dissimulée sous le masque de soutien aux Touareg»

Nous vous proposons la première partie de la communication de Pérignama Sylla, secrétaire général du Mouvement populaire du 22 mars (MP-22), qu’il a présentée à la presse le 22 mars dernier lors d’une conférence de presse animée dans les locaux de la radio Kayira.

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Mesdames, messieurs les journalistes, nous allons vous entretenir d’un sujet spécial et fondamental  de la crise malienne. Il s’agit du rôle joué par la France dans le déclenchement de la rébellion du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), du rôle qu’elle a joué depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 et du rôle qu’elle continue de jouer depuis l’élection d’IBK tant sur le plan national, qu’au sein des Nations unies et de l’Union européenne.

Notre démarche consiste à montrer le rôle néfaste et global que l’impérialisme français joue contre notre pays pour l’affaiblir et mieux le dominer pour le plus grand malheur de notre peuple.

Il s’agit d’une véritable agression dissimulée sous le masque de soutien aux Touareg prétendument victimes de tribalisme, de régionalisme d’une part, d’autre part, elle nous apporterait un soutien dans la lutte contre le terrorisme. Toutes ces menées machiavéliques dignes des grands colonisateurs du 19e sont l’œuvre de voyous sans foi ni loi déterminés à transformer notre pays en esclavages des temps modernes travaillant pour le compte d’intérêts étrangers !

2. Intervention de janvier 2013

Le 10 janvier 2013, les terroristes d’Ançardine attaquèrent les forces armées maliennes à Konna. C’était le point de départ d’un plan machiavélique préparé par la France.

Pour ce faire, il fallait d’abord que les forces stationnées dans cette ville soient mises en difficulté manifeste devant le monde entier ! Pour cela, la collaboration d’officiers fantoches s’avérait fort utile. Ainsi, aux premiers échanges de tirs, les force maliennes manquèrent de carburant, comme par hasard, l’agent qui portait le matériel de transmission fut tué et son matériel détruit avec lui par un tir ennemi qui apparemment en savait beaucoup sur la disposition des troupes.

Même quand les forces armées maliennes reprirent les positions perdues sur les rebelles, ce que la BBC ne tarda pas à signaler, RFI et tous les autres médias de la machine propagande française continuaient à faire croire aux Maliens et au monde entier que Konna était aux mains des rebelles.

Ce fut la panique générale et les gens à Mopti commencèrent à quitter la ville pour mettre le cap sur Bamako. L’opinion était tellement marquée, que le lendemain, lors de la conférence de presse que nous avons organisée ici même, le 12 mars 2013, beaucoup de journalistes nous affirmèrent que des forces sénégalaises et nigérianes avaient aidé nos gars à repousser les assaillants. Ce qui était totalement fau !

Curieusement, les hélicoptères français qui étaient déjà stationnés à l’aéroport de Bamako avec l’autorisation de on ne sait qui, entrèrent en action bien plus tard que les hélicoptères maliens qui partirent aussi de Bamako alors qu’ils auraient dû être à Sévaré bien avant ! Après eux, ce fut les fameux Rafales qui rentrèrent en opération promotionnelle !

Ainsi parvenus à leurs « fins », être présents militairement sur le sol sacré du Mali, les stratèges français s’en donnent à cœur joie. Les vraies choses pouvaient commencer maintenant, la partie étant pratiquement jouée, pensaient-ils !

S’étant planqué derrière l’armée nationale pour la  reconquête de Gao et Tombouctou, la France s’entendit avec l’illégitime président de transition Dioncounda Traoré pour empêcher l’entrée des FAMA à Kidal. Mieux, dans cette localité censée être protégée par la France «civilisée» contre les «hordes de soldats noirs barbares», nos «vaillants soldats» français se planquèrent à l’aéroport, laissant le soin à d’autres soldats noirs, les frères tchadiens la prise de la ville.

Une vois la ville de Kidal pacifiée de la présence des djihadistes par les soldats tchadiens, elle pouvait être occupée par les troupes françaises et leurs supplétifs du MNLA pendant que la machine onusienne, ce matin comme disait cet autre général français, pouvait entrer en scène et épauler la «sage et puissante» France dans son œuvre diabolique de destruction de notre pays.

3. Rôle de la France au Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali et surtout à la MINUSMA

Une fois les pieds sur la terre malienne, les Français vont faire vite pour leur abject de partition de notre pays, du sceau de la légitimité internationale et du bon humaniste français.

Dès le 17 janvier 2013, soit moins d’une semaine après leur arrivée, la MISMA (Mission internationale de stabilisation du Mali), qui avait été portée sur les fontes baptismaux dès le 20 décembre 2012 (à remarquer qu’au même moment, le protégé des Français, Dioncounda Traoré était confronté à une vague de contestation qui était sur le point d’emporter son éphémère et illégitime régime de la honte, désormais inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire du Mali), la MISMA donc, fut adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies avec l’entregent de la France qui sait tellement promouvoir ses intérêts sous couvert de démocratie et de défense des droits de l’homme. Mais une force africaine, dirigée par surcroit par des Africains, en particulier le Nigeria, n’était pas le cadre approprié pour promouvoir les intérêts inavouables de la France !

Aussi, dès le mois de juillet 2013, donc six mois plus tard, après la création de la fantomatique MISMA, fut créée la MINUSMA. Ainsi la MISMA prenait corps et âme sous la bannière de l’ONU, et non plus de la CEDEAO. La France pouvait enfin jeter les masques, car les Nations unies au Mali, c’était la France !

Si avec Serval, les Français devaient être discrets en démarchant par exemple les membres de la communauté songhaï qu’ils croyaient pouvoir rallier à leur projet de partition de notre pays, leur exposant entre autres que s’ils avaient lâché les Touaregs pour eux, ils étaient néanmoins perplexes de voir les Songhaï se dominer par les Bambara !

Dans la peau de la MINUSMA, incolore et inodore, croyaient-ils, les choses seraient plus simples. En effet, la France ne parle-t- elle pas au nom du Conseil de sécurité des Nations unies ?

Ainsi ce monsieur Denais, dadais et Franco- Libanais de son état, chef de sécurité de la MINUSMA, n’hésita point à aborder certaines populations du Nord du Mali pour leur soumettre leur projet de son pays, la France, sur la partition de leur pays, le Mali. Face à leur réaction de rejet de ce projet funeste pour le moins contraire au projet de la MINUSMA, sa réaction à lui, déterminée, cynique et impudique fut de dire : «Ah ces Maliens, ils ne sont pas psychologiquement préparés à la partition de leur pays. Donnons- nous trois ans pour y parvenir».

Alors Monsieur Denais, plus que quelques mois et vous aurez eu vos trois ans ! Ou bien le travail accompli est-il en train de porter ses fruits ?

Ce qui choque davantage dans cette affaire, ce n’est pas tant l’attitude du Conseil de sécurité des Nations unies qui est une machine bureaucratique où prévaut l’intérêt des cinq membres permanents, club dont est exclue l’Afrique, le seul continent majeur à ne pas en faire partie ; ce n’est donc pas l’attitude du Conseil de sécurité des Nations unies, mais le fait que monsieur Hollande ait informé plusieurs chefs de l’Etat africains de la sous-région ouest africaine de ses funestes intentions pour le Mali sans la moindre protestation publique !

Aussi le président Alpha Condé fut informé à l’avance de la future intervention française (intervention que la France s’évertuait par ailleurs à cacher à ses alliées américains et peut-être européens) qui empêcherait les troupes maliennes d’entrer dans la ville de Kidal.

Le président Yayi Boni du Bénin, alors président en exercice de l’Union africaine (UA), de connivence certaine avec la France pouvait affirmer depuis  le 8 janvier 2013 au Canada, soit deux jours avant l’attaque de Konna, alors que la ligne de front était figée depuis environ un an, que les troupes djihadistes avançaient  vers le sud- et que l’UA demandait l’intervention de l’OTAN au Mali, ce qui n’était qu’une déclaration fantaisiste d’un dirigeant africain au service de la France. C’est ce même Yayi Boni, qui aujourd’hui confronté à l’impossibilité constitutionnelle de briguer un nouveau mandat présidentiel dans son pays, le Bénin, est allé chercher un Franco- Béninois comme dauphin ! Ah, Françafrique, quand tus nous tiens !

C’est le lieu de souligner que cette politique de division des autres pays afin que la France puisse rester «une grande puissance» est une constance de la politique française depuis des siècles. On peut citer notamment le soutien à la guerre d’indépendance des USA, non pour une cause noble, mais juste pour affaiblir le Royaume Uni, car elle- même avait ses propres colonies aux Amériques, partition de la Grande Syrie en Syrie et Liban, soutien massif aux rebelles séparatistes du Biafra pour affaiblir le géant nigérian en qui elle voyait une puissance du futur capable de contrecarrer ses funestes plans en Afrique de l’Ouest, opposition obstinée à l’accord Reagan- Gorbatchev pour la réunification de l’Allemagne car elle savait qu’elle serait toujours à la remorque d’une Allemagne réunifiée comme c’est le cas aujourd’hui, soutien aux indépendantistes québécois par la partition du Canada, partition du Canada, partition non reconnue par l’Union africaine des Comores à la veille de l’indépendance de ce pays africain de l’océan Indien.

Gageons qu’elle échouera lamentablement comme dans la plupart des cas à partitionner notre cher pays, le Mali !

4. L’accord de coopération néocolonial et Barkhane
Si la France semble avoir mille et une difficultés à détruire notre pays, comme une sangsue, un kyste, elle est en train de parasiter notre patrie !

Avec les troupes Barkhane solidement enracinées avec l’accord de coopération néocolonial signé par le président IBK fragilisé à coup de chantage et de manipulation de toutes sortes, une armée artificiellement maintenue dans un dénuement matériel incroyable, des effectifs insuffisants malgré la crise sécuritaire aigüe, la nation n’est pas face à des lendemains qui chantent , à moins d’un véritable sursaut patriotique, patriotisme qui nous engage à dénoncer l’accord de domination néocolonial pompeusement appelé «accord de coopération militaire», à faire partir les troupes françaises à tous les niveaux du territoire national sans délai (Barkhane, MINUSMA, EUTM,…). La dignité, l’indépendance et l’avenir sont à ce prix !

Avec  la présence conquérante française sur notre sol national, toute politique qui n’est que tournée vers le combat contre l’occupant, est une politique loufoque destinée à endormir les masses, car c’est la question de l’indépendance qui est posée dans toute sa nudité !

Bamako, le 22 mars 2016

Le Secrétariat du MP-22

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