La chanteuse malienne, placée sous contrôle judiciare en France sur pied d’un mandat émis par la Belgique, a réussi, en plein confinement, à prendre un vol privé pour le Mali.
’incroyable s’est produit. Malgré les mesures de contrôles et de restrictions d’accès lis à la crise du coronavirus, la chanteuse malienne Rokia Traoré, arrêtée en France en mars dernier sur base d’un mandat d’arrêt européen délivré par la Belgique dans une affaire de garde parentale l’opposant à son ex-compagnon Jan Goossens (ex-directeur du KVS à Bruxelles et du Festival de Marseille). Elle demurait en liberté sous contrôle judiciaire.
Le Mali favorable
Rokia Traoré aurait pris la fuite vers le Mali en bénéficiant d’un vol privé derrière l’organisation duquel plane l’ombre d’une assistance malienne. Traoré, dans cette affaire a toujours bénéficié du regard favorable du gouvernement et de la justice malienne. Elle est très populaire dans son pays.
L’avion privé a pris le départ depuis l’aéroport du Bourget. Malgré un premier contrôle à l’embarquement, elle a pu se soustraire à la sagacité de la Police de l’Air et des Frontières (PAF)
Rokia Traoré refusait depuis juin 2019 de se soumettre à un jugement du tribunal de la Famille de Bruxelles conférant au père de l’enfant la garde exclusive, moyennant des modalités de rencontres avec sa mère. Cette décision avait été confirmée en appel le 5 mai dernier.
L’avocat de Mme Traoré contestait ces décisions au motif, notamment que le « lien de rattachement avec la Belgique » n’existait pas (4 mois de présence) alors que le père « travaillait à Marseille ».
Les procédures menées au Mali faisaient état dans les argumentaires des avocats de Mme Traoré de la célébrité du père qui lui aurait donné un avantage devant les juridictions belges.
Pourvoi en Cassation
Rokia Traoré s’était pourvue devant la Cour de Cassation française pour s’opposer à son extradition. Elle n’a pas attendu sa décision.
Sa carrière artistique, principalement axée sur la France ou le monde francophone, se trouve compromise. La France devrait elle aussi (en sus de la Belgique) lancer un mandat d’arrêt international fondé sur ce qui est une évasion. L’artiste se retrouve depuis son « évasion » sans plus de possibilités d’évoluer professionnellement.
Sourc: lesoir.be