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Risque de report de la présidentielle 2018 : Des doutes sur la résilience de la démocratie malienne

Manœuvres politiques, incertitudes économiques et sociales, environnement de conflit : le chemin menant à l’élection présidentielle est plein d’embuches.

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Un aéroport international flambant neuf, de nouvelles routes et ponts… Voici la République du Mali sous la présidence d’IBK. L’élite politique semble continuer à penser que la politique de ce grand pays se joue, se fait et se défait dans un cercle et un périmètre restreints, comme si au sein du vaste Mali, l’on devait décider du sort et du destin du peuple malien tout entier à leur place. Aujourd’hui la question que se pose bon nombre de Maliens est de savoir si la présidentielle de 2018 pourra se tenir à bonne date. Difficile de répondre à cette question, d’autant que les forces en présence divergent. Si pour le pouvoir, cette question n’est pas à l’ordre du jour dans les débats, pour l’opposition cela est plus que préoccupante. Et leur argumentation n’est rien d’autre que la question de l’insécurité dans le nord et le centre du pays. Ainsi, un bras de fer entre le pouvoir en place et l’opposition est en gestation surtout que des voix s’élèvent pour appeler à envisager une éventuelle transition en cas d’impossibilité de tenir cette élection décisive.

Un géant qui se relève difficilement

En effet, après les désastres de la politique de mars 2012, les pillages, des années de conflits armés au Nord du pays, le tout sur fond de crise économique et de récession, le géant malien, un pays de plus de 1,24 millions de km2, composé de plus 17 millions d’âmes appartenant à plus de 100 ethnies, se relève difficilement. Même si son économie affiche des performances records, un taux de croissance assez remarquable de 6 % en 2015 malgré l’impact de la chute des cours des matières premières, dont elle reste fortement dépendante; un cadre macroéconomique au vert…

Mais ce beau tableau ne se matérialise par encore suffisamment sur le quotidien des Maliens. 76,7 % d’entre eux vivraient en dessous du seuil de pauvreté, selon le dernier rapport du FMI. « Le pays reste l’un des plus pauvres du monde, malgré l’immense richesse de son sous-sol. » Et de pointer une économie encore trop peu diversifiée, marquée par une dépendance trop importante aux activités d’extractions minières, un taux de chômage et de sous-emploi parmi les plus élevés du continent, particulièrement chez les jeunes, ainsi qu’un climat des affaires «très incertain», en raison du contexte électoral, et peu favorable à l’investissement privé au Mali.

«Lorsque le taux de chômage baisse, passant de 60 à 40 %, qu’est-ce que cela veut dire ? »

« C’est une croissance qui profite à la population, rétorque le ministre de l’Economie, Boubou Cissé, l’homme qui a mis au vert l’économie du pays, à coup de politique monétaire et budgétaire drastique, de réformes courageuses et en verrouillant les robinets de la kleptocratie locale, ce qui n’aura pas été du goût de tous. Lorsque le taux de chômage baisse, passant de 60 à 40 %, qu’est-ce que cela veut dire ? Ça veut dire qu’il y a une bonne partie de la population active qui a trouvé de l’emploi. En résumé, la croissance économique du pays profite à la population, même s’il y a encore beaucoup à faire. » Ce qu’il admet volontiers.

Ce décor économique n’empêche pas la montée des tensions politiques dans le contexte du processus électoral des régionales et locales du 17 décembre prochain (reporté ou pas). Ce qui n’augure certainement pas une vision claire pour la présidentielle de 2018. Car si jamais on venait à reporter ces élections de mise en œuvre de l’Accord d’Alger, cela risquerait de jouer fort sur le calendrier électoral de 2018. Toute chose qui risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur la cohésion sociale du pays, dans un climat de rivalités politiques exacerbées.

Ce qui occasionnera l’augmentation du nombre d’incidents en matière de sécurité et par les violations des droits de l’homme qui risquent de déboucher sur des troubles civils et des violences généralisées, si des mesures vigoureuses ne sont pas prises pour apaiser les tensions. Il faudra de ce fait, que le président de la République multiplie les contacts avec les parties prenantes, toutes formations politiques confondues, en vue d’engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours.

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