Les Jeux olympiques de Rio au Brésil se sont achevés dimanche 21 août. Après deux semaines de compétitions, le Comité international olympique a salué le travail accompli. Les inquiétudes étaient nombreuses avant le début des Jeux olympiques de Rio au sujet de la capacité des Brésiliens à organiser un événement d’une telle ampleur.
Le président du Comité international olympique Thomas Bach est formel. A la question de savoir s’il confierait à nouveau les Jeux à Rio, il a répondu « oui ». Pour le président allemand du CIO, Rio a organisé des « Jeux emblématiques » et « les Brésiliens ont été des hôtes remarquables, unis derrière les Jeux olympiques ». Il est peut-être un peu tôt pour faire un bilan global. Mais après deux semaines sur place, il y a déjà des choses à dire.
Un pays en crise, une organisation débordée
Côté organisation, ces Jeux n’ont pas été une mince affaire. Dans un pays en crise politique et financière, les préparatifs de dernières minutes ont été nombreux. La veille de l’ouverture, au vélodrome dans le Parc olympique, on s’activait encore pinceaux à la main. A l’heure d’arriver dans le village olympique, les athlètes australiens découvraient « des fuites dans la tuyauterie, des inondations, des toilettes bouchées, des escaliers non éclairés ».
Selon le comité d’organisation des Jeux, 15 des 31 immeubles du village olympique présentaient des soucis de plomberie. Tout a été réglé au fur et à mesure. Des athlètes rencontrés après une semaine de compétition disaient « se sentir bien ». Mais certains, qui ont vécu d’autres JO, racontent que rien n’est comparable à Pékin et Londres en terme d’hébergement. Du village olympique, on gardera en tête cette longue file d’attente devant un célèbre fast-food américain, sponsor du CIO. La nourriture proposée au village semblait finir par lasser certains d’entre eux.
Manque de temps et de moyens
Si le CIO pourrait redonner volontiers les Jeux à Rio, il a pointé les défaillances en termes d’image et de visuel. Les JO de Rio n’avaient pas « le look qui caractérise les Jeux olympiques », selon Christophe Dubi, le directeur des Jeux au sein de l’organisation olympique. Avant même la cérémonie d’ouverture, les organisateurs brésiliens admettaient que seulement 15 % de la signalétique olympique avait pu être posée à temps, par manque de temps et surtout de moyens. Au fil des jours, des panneaux ont fleuri sur tous les sites.
Lors de l’ouverture de la compétition, les spectateurs avaient regretté les longues files d’attente. « Nous avons eu quelques problèmes, en particulier au parc olympique, avait reconnu Mario Andrada, le chef de la communication du comité d’organisation des Jeux. Nous nous excusons auprès de tous ceux qui ont dû attendre sous le soleil et nous espérons que personne n’a raté une compétition à cause de cela. »
Les Cariocas n’ont en tout cas pas manqué les compétitions par manque de place. Même quand leurs athlètes étaient en lice pour une médaille d’or, les arènes ont souvent sonné creux, comme dans la piscine du centre aquatique Maria Lenk qui a viré au vert lors des matches de water-polo. Il n’y a bien que le stade Maracanã qui a fait le plein lors de la finale de football masculin remportée par la Seleção aux tirs au but face à l’Allemagne.
Renaud Lavillenie s’en souviendra
D’ailleurs, il n’était pas rare de voir les spectateurs brésiliens avec le maillot de la Seleção partout sur les lieux de compétition. Un public qui a souvent pris fait et cause pour le plus faible, ou qui a sifflé copieusement les adversaires des Brésiliens. En dépit de tous les usages. Le perchiste français Renaud Lavillenie a pu constater leur hostilité lors de son duel face au jeune local Thiago Braz Da Silva, médaille d’or olympique. « Une ambiance de foot », résumait le Français. Les Brésiliens, qui sont très chaleureux, ont l’habitude de se comporter ainsi quand il regarde du sport et souvent du foot.
En dehors du volley-ball, le public brésilien avait rarement eu la possibilité d’assister à certains sports olympiques. Ils en ont profité sans complexe avec beaucoup de chauvinisme. Mais la plupart du temps, l’atmosphère était bon enfant.
Le centre du monde avec plus de trois milliards de téléspectateurs
Pendant deux semaines, Rio a été le centre du monde avec plus de trois milliards de téléspectateurs qui ont regardé les 28 sports présents aux Jeux 2016 et les performances des 10 500 athlètes venus du monde entier. Si la sécurité des Jeux a été garantie par le déploiement de 20 000 policiers et militaires, les visiteurs sont toutefois nombreux à avoir été agressés. C’est d’ailleurs ce que les Cariocas subissent toute l’année. Une Brésilienne rencontrée dans le bus nous racontait volontiers que le problème principal de Rio restait le vol avec violence.
Lundi matin, les 50 000 bénévoles qui ont tout fait pour que ces Jeux se passent du mieux possible pourront dormir sur leurs deux oreilles. Tout comme les milliers d’autres qui ont participé à ces 31e Jeux olympiques, qui ont eu lieu pour la première fois sur le continent sud-américain. Après deux semaines de repos, Rio accueillera cette fois les Jeux paralympiques qui débutent le 7 septembre prochain.
Source: RFI