Nouveau rebondissement dans l’affaire dite de « complot contre le gouvernement ». La cour d’appel de Bamako a annulé la procédure contre Ras Bath et co-accusés, le parquet envisage de se pourvoir en cassation.
« Mali : la procédure contre Boubou Cissé et Ras Bath annulée par la cour d’appel », titre le site de Jeune Afrique. À l’issue de deux heures et demi de débats, le porte-parole des avocats de la défense, Me Kassoum Tapo, a déclaré à la presse, que « la Cour, conformément au réquisitoire oral du procureur général, a annulé la procédure, annulé les mandats de dépôt du juge d’instruction et ordonné la mise en liberté immédiate de tous les inculpés », rapporte le quotidien national L’Essor.
Ainsi, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako a prononcé l’annulation des procédures visant sept personnalités poursuivies pour « complot contre le gouvernement », parmi lesquelles l’ancien premier ministre Boubou Cissé et l’activiste Ras Bath. Ceux des prévenus qui étaient incarcérés seront remis en liberté.
« Aucun juge ne pouvait poursuivre un dossier pareil ! », s’exclame Me Kassoum Tapo, avocat de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé. L’ancien garde des sceaux s’est dit « soulagé » de l’annulation de la procédure et de la levée du mandat de dépôt à l’encontre de l’activiste Ras Bath et quatre co-accusés. « C’était un dossier vide, pour lequel on a voulu instrumentaliser la justice. Aujourd’hui, c’est la démocratie qui gagne. Espérons que cette décision fasse jurisprudence pour que plus personne ne soit détenu illégalement par la Sécurité d’État [les services de renseignements] », a martelé l’avocat à sa sortie d’audience à nos confrères de Jeune Afrique.
« Victoire de la vérité sur le mensonge d’État »
Mais déjà, dans la matinée du mardi 2 mars, les abords de la Maison d’arrêt central de Bamako, avaient été pris d’assaut par les partisans de l’activiste Ras Bath, sortis massivement pour manifester leur joie et accueillir leur mentor, dont la libération devrait intervenir au cours de la journée de ce mercredi 3 mars. Pour les fidèles du bouillant chroniqueur rastafari, « c’est la victoire de la vérité sur le mensonge d’État », résume le quotidien Le Pays.
« Dans une communication diffusée à la télévision nationale, le procureur général de la République, Idrissa Arizo Maïga a souligné que le parquet se réserve le droit de pourvoir en cassation », nuance le quotidien gouvernemental malien. « Ce qui laisse entendre que les personnes poursuivies restent dans le lien de l’accusation jusqu’au classement définitif du dossier », commente L’Essor.
Le bras de fer se poursuit donc, et le parquet a trois jours pour se pourvoir en cassation, selon la loi malienne, précise RFI.
Source : Benbere