26 mars 1991-26 mars 2021. Cela fait trente ans qu’une insurrection populaire a balayé le régime du général Moussa Traoré. Trois décennies après, à Bamako, les avis sont plutôt partagés sur le bilan de ce changement qui a débouché sur le multipartisme.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Comme Djiguiba Kéita du Parti pour la renaissance nationale (Parena), ils sont nombreux ici à l’affirmer : le 26 mars 1991 a permis de tourner la page des années de plomb au Mali. « Bien entendu, le peuple malien a eu raison le 26 mars de mettre à bas le régime du bourreau de Bamako et d’entamer le relèvement d’un pays en décrépitude. Si c’était à refaire, on n’hésiterait pas. »
Le multipartisme a été instauré : plus de 200 partis politiques aujourd’hui. La liberté d’expression consacrée par exemple à ce jour, on compte plus de 400 radios de proximité sur le territoire national. Mais sur la scène politique locale, d’autres pensent que la révolution a échoué.
« Le peuple a été roulé dans la farine »
C’est le cas d’Issa Kao Djim, l’un des vice-président du Conseil national de la transition (CNT) : « Le peuple a été tout simplement roulé dans la farine. Le peuple est déçu de cette soi-disant révolution, car en réalité, c’était une rupture de deuxième République pour aller à la troisième République. »
Gaoussou Daou, lui, a le même âge que la révolution malienne, 30 ans. Il est membre l’association malienne de veille citoyenne et est amer : « Nous avons assisté à trois coups d’État et cela n’a rien apporté. La jeunesse souffre. On étudie et après les études, on n’a pas de boulot. Si cela ne change pas, je crois qu’il y aura encore une révolution. »
Au Mali, le débat sur la révolution malienne de mars 1991 sera ce vendredi au centre de plusieurs rencontres.
Source : RFI