Le ministre de la justice, des droits de l’homme et garde des sceaux Mohamed Ali Bathily vient de rapporter de façon arbitraire, la décision de nomination du commandant Abdoulaye Idrissa Maïga, sur incitation de son secrétaire Général Boya Dembélé. Une décision de révocation qui manque de motivation sur toute la ligne.
Depuis l’évasion de Mohamed Ali Ag Wadoussène de la prison centrale, le secrétaire général du ministère de la justice, Boya Dembélé, cherche à ternir l’image du régisseur de la MCA, le commandant Abdoulaye Idrissa Maïga. M. Dembélé, rapporte-t-on, qui était dans d’autres calculs pour propulser un capitaine de ses amis à la tête de la prison centrale, avait été contraint de nommer le commandant Abdoulaye Idrissa Maïga, détenteur d’un DEA en science pénitentiaire obtenu en France, surtout compte tenu de sa riche carrière dans l’administration pénitentiaire et l’éducation surveillée. Une décision laconique n°2014-016/MJ-SG du 10 janvier 2014 a nommé Maïga en qualité de régisseur par intérim de la MCA, alors que dans un Etat sérieux, le commandant Abdoulaye Idrissa Maïga devrait être nommé par arrêté ministériel.
L’agneau sacrificiel !
Au moment où le peuple malien s’attendait à situer les responsabilités, à travers les arrestations faites par des braves forces d’élite de la sécurité d’Etat et les conclusions des rapports d’enquête de la brigade d’investigation du camp I, Boya Dembélé cherche à coller à tout prix la responsabilité de l’évasion de Mohamed Ali Ag Wadoussène au régisseur de la Prison centrale. Alors que le commandant Maïga a eu à alerter, à travers plus de cinq correspondances entre février et avril, le ministre de la justice et son secrétaire général sur la nécessité de doter le personnel en armes de qualité (PA, PM et menottes) afin de faire face aux menaces terroristes sur la prison centrale. Aucune de ces demandes n’a été satisfaite. Résultat : un surveillant de prison lâchement tué, des bandits hors pair s’évadent dans Bamako.
Il y a quelques mois, pour désengorger la prison centrale peuplée de 2020 détenus, le régisseur avait demandé au ministre de la justice le transfèrement de 300 prisonniers dans d’autres geôles du Mali. Réponse : pas d’argent pour le moment, a dit le département de la justice. Alors, partant de tous ces éléments, le Commandant Maïga peut-il être l’agneau sacrificiel d’une telle insouciance?
Des actes dignes d’une autre époque
Beaucoup de maliens étaient devenus confiants dans l’attente de voir bannis à jamais certaines pratiques dignes d’une autre époque dans notre administration. Qui pouvait croire que pendant le régime d’IBK, un secrétaire général d’un département ministériel puisse instruire la passation de service par appel téléphonique ? Eh bien oui ! Cela est désormais possible au ministère de la justice. Le très puissant secrétaire général Boya Dembélé a instruit par téléphone au régisseur de la prison de passer service au Lieutenant Lintite Sidibé, chef peloton de la MCA. Tout ce que le commandant Abdoulaye a refusé tant qu’un acte administratif n’est pas établi à cet effet.
Affaire à suivre…
Bassidiki Touré