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Révision constitutionnelle : Le Chérif de Nioro rassure…

Début de la semaine passée, une délégation a rendu visite au Chérif, Bouyé, à Nioro du Sahel. La mission composée uniquement des membres de la plateforme AN TE A BANNA avait pour tâche de partager avec le Cherif les raisons pour lesquelles la plateforme s’oppose à l’initiative présidentielle de soumettre la constitution de 1992 au référendum. Le Chérif, faisant référence au rapport des émissaires, a clairement dégagé sa position. Il estime que le moment n’est pas opportun et appelle les initiateurs à retirer le projet qui est déjà source de division.

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L’appel du Chérif de Nioro s’inspire des arguments avancés par les envoyés du camp du NON à la révision constitutionnelle. Des arguments selon lesquels le contexte dans lequel le pays se trouve est non seulement inapproprié mais aussi le facteur dangereux de certains articles qui renforcent le pouvoir du président… la violation de l’article 118 y afférant à l’absence de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

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Le Chérif s’est montré intransigeant en déclarant être sur la même longueur d’onde que la plateforme AN TE A BANNA qui exige le retrait pur et simple de la loi référendaire qui éloigne les Maliens de l’essentiel. Une déclaration qui rassure et réconforte le camp du NON.

Bouyé n’est pas un inconnu dans ce pays et par-delà le monde entier. Erudit respecté et écouté, avec de nombreux fidèles à son compte, il a beaucoup pesé dans l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta au poste de Président de la République en 2013. Mais aujourd’hui, les rapports entre les deux hommes sont délétères pour la simple raison que l’un n’a pas été reconnaissant ; il n’a pas honoré ses engagements. Cet homme, c’est bien le Président de la République en exercice, IBK qui l’on se rappelle lors de sa visite chez le Cherif de Nioro avait même déclaré ‘’Si le Cherif me demande de me retirer de la course présidentielle, je n’hésiterai pas un seul instant…’’ A l’époque, le Cherif  était l’unique boussole, le conseiller, tel un père et son fils, d’IBK. IBK agissait sous les instructions et conseils du Chérif de Nioro qui avait tout mis en œuvre, argents, ressources humaines, engins, bénédictions, pour sa victoire en 2013.

Une fois l’objectif atteint, IBK a tourné le dos au Chérif. Cette époque de la trahison, même si le Chérif ne l’a pas manifesté publiquement, était lisible sur le visage de ses proches qui ont déployé toutes leurs énergies, sous instruction du Chérif, au bénéfice d’IBK. Certains parmi ces fidèles du Chérif ont osé, après la rupture, faire des révélations sur leurs investissements dans les campagnes d’IBK. Comme pour dire que le Président de la République n’est pas un homme de parole.

Voilà la seule raison qui a affaibli IBK. Le camp du Chérif n’est pas le seul qui a abandonné le bateau. Il y a des politiques, des syndicalistes, des mouvements associatifs, des religieux, des porteurs d’uniformes… Tous étaient pour IBK ; ils l’avaient fait à visage découvert et sont connus de tous.  Aujourd’hui, ils sont dans le regret total. IBK les a utilisés pour atteindre son objectif et enfin les jeter dans la poubelle.

Ces victimes d’IBK, elles sont presque toutes membres de la plateforme qui s’oppose à la volonté présidentielle de modifier la constitution.

La plateforme dans laquelle le Chérif de Nioro est désormais membre exige le retrait pur et simple du projet. Elle s’est montrée ouverte au dialogue pour le bonheur du Mali. Un dialogue qui aboutira aux décisions consensuelles pour l’éradication des maux qui rongent le Mali. Des maux parmi lesquels l’absence  de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. D’où la violation de l’article 118 qu’il faut d’abord défendre avant de procéder à une réforme constitutionnelle qui est d’ailleurs de l’avis des deux camps, le OUI et le NON, indispensable après 26 ans d’exercice démocratique.

J’ose espérer que l’appel du Chérif de Nioro sera entendu favorablement par le Président de la République IBK pour le Bonheur du Mali et l’honneur des Maliens.

Boubacar Yalkoué

Le Pays

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