Créée par une vingtaine de partis et de groupements politiques dont le FSD de Soumaila Cissé, contre la révision constitutionnelle en vue, la plateforme Antala An KO An FASO a tenu sa première conférence de presse le samedi 22 juin à la Maison de la presse. L’occasion pour ses responsables de réitérer leur opposition au projet de révision de la constitution de 1992 et dénoncer la violation de la constitution du Mali. C’était sous l’égide de Nouhoum Sarr, porte-parole dudit mouvement.
Comme l’a fait la plateforme AN TE A BANNA en 2017, la plateforme ANTALA AN KO AN FASO est vent debout pour faire échouer la révision de la constitution à laquelle le gouvernement tient beaucoup. Pour cette plateforme, cette révision constitutionnelle violerait la constitution malienne en son article 118 qui stipule : «aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité́ du territoire ».
Le porte-parole de la plateforme, Nouhoum Sarr, a d’abord expliqué les raisons de la création de cette plateforme qui est de s’opposer à toute révision constitutionnelle alors qu’une partie du territoire malien est occupée. « Après plusieurs échanges et discussions fructueux, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile se sont engagés dans la voie de la mutualisation de leurs moyens en vue de défendre la constitution ; donc, de s’opposer à toute violation de celle-ci par qui que ce soit », laisse-t-il entendre. L’objectif principal de la plateforme ANTALA AN KO AN FASO est, aux dires de son porte-parole, la défense par tous les moyens légaux ce qu’il convient d’appeler l’âme de la République, la constitution.
« La constitution du 25 février 1992 demeure un rempart solide contre toute velléité de remise en cause des acquis démocratiques, elle ne demande qu’une seule chose c’est d’être appliqué et bien appliquer », déclare Nouhoum Sarr pour défendre la constitution de 1992. Pour lui, le régime IBK, ayant échoué dans la gestion de la crise sécuritaire, ne doit pas créer une autre crise en voulant réviser la constitution de 1992. « Après plusieurs années de gouvernance, force est de constater l’échec du régime non seulement dans la gestion de la crise sécuritaire, mais dans tous les domaines déterminants pour le présent et l’avenir de la nation, particulièrement le respect de la loi fondamentale », martèle-t-il.
À en croire Nouhoum Sarr, la priorité du moment est au renforcement de l’État de droit en préservant l’actuelle constitution et en amorçant une véritable appropriation nationale du processus de sortie de crise. « Toute tentative d’affaiblissement de la constitution comme l’illustre l’avant-projet mal inspiré de la prorogation du mandat des députés ne sert pas la République, mais plutôt un homme et sa politique désastreuse pour le pays », insiste-t-il.
En dehors de la révision constitutionnelle, les responsables de la plateforme ANTALA An KO An FASO ont dénoncé la prorogation du mandat des députés. Ils ont même affirmé que toutes les lois votées par cette 5e législature sur les Reformes politique, institutionnelle et administrative seront considérées « comme nulles et non avenues ».
Le porte-parole de cette plateforme d’une vingtaine de partis politiques tacle IBK : «Le régime actuel pour se dédouaner de son incompétence à gérer le pays dans la cadre du respect des principes d’un État de droit, se cache derrière de prétendues forces majeurs qui en réalité ne sont qu’une révélation de son incompétence totale et sur toute la ligne », dit-il. Nouhoum Sarr n’en décolère pas et enfonce le clou : « Il est de notre devoir historique de tout mettre en œuvre pour assurer la victoire du peuple sur les tyrans modernes, autrement dit les champions dans la violation de la loi ».
Avant de terminer, la plateforme ANTALA An An FASO a invité tous les Maliens à la rejoindre pour fixer un nouveau cap pour la « restauration de la dignité » du peuple malien.
Boureima Guindo
Source: lepays