La vente informelle d’essence a pris de l’ampleur ces dernières années. Même si différentes opérations des pouvoirs publics ont tenté de freiner le phénomène, les clients qui y trouvent une bonne alternative aux prix pratiqués en station et les maintiennent en vie.
C’est avant tout une activité génératrice de revenus. Ceux qui la pratiquent n’ont pas de qualification particulière et se contentent de revendre des produits obtenus en vrac auprès de leurs fournisseurs. La vente de carburant, plus particulièrement d’essence, en bouteilles, s’est répandue dans la capitale, alors qu’elle n’était auparavant réservée qu’aux zones non desservies par les acteurs conventionnels (stations, dépôts et autres). Si le secteur survit, ce n’est pas faute de tentatives de l’éliminer de la part des pouvoirs publics. Les agents des mairies viennent fréquemment ramasser les affaires. Le nouveau boom des stations-services, nationales comme internationales, est également un facteur défavorisant pour ces acteurs. Mais ils parviennent à garder leurs clients grâce à des prix attractifs.
Au lieu de près de 700 francs CFA le litre à la station, les revendeurs proposent leurs produits 40 voire 50 francs moins cher. « Cela fait une sacrée différence, surtout si, comme moi, vous circulez beaucoup », confie Amadou, vendeur ambulant de friperie. « Ils nous dépannent vraiment. Quand tu es en panne, tu peux acheter une petite quantité d’essence pour rouler jusqu’à une station, ou bien te ravitailler chez eux moins cher ». Les quantités sont en effet fractionnables chez les revendeurs, qui offrent à partir de 200 francs de carburant, alors que dans les stations le minimum est de 500 francs CFA. « Je me fournissais auparavant dans trois stations différentes, mais, actuellement, je suis fidèle à la station Sodies, qui vend le litre 640 francs CFA », déclare Bourama Traoré, revendeur d’essence en bouteilles. C’est un partenariat gagnant – gagnant. « Je vends au moins 20 litres par jour », poursuit-il. « Grâce aux revendeurs, nous parvenons à avoir du carburant à des heures tardives dans tout Bamako. Parfois, ils nous font même crédit », affirme M. Diabaté, un client. Certains revendeurs associent cette activité à d’autres business : vente de pagnes ou de recharges téléphoniques, pour ne citer que celles-ci.
Quid de la qualité ?
Les carburants qui entrent au Mali ne sont tous de bonne qualité. Certains revendeurs reconnaissent que la couleur de l’essence varie très fréquemment, tantôt plus blanche, tantôt plus bleue. « Nos essences n’ont pas toujours la même couleur. Malgré ce constat, aucun de mes clients n’est venu se plaindre depuis le début de mon activité, en 2014 », nous a confié un revendeur d’essence en bouteilles.
Source: journaldumali