Le lancement des travaux de la première phase d’aménagement et de viabilisation de la nouvelle zone industrielle de Koulikoro, d’une superficie de 60 ha sur 145 ha, située à 2 km de la ville sur la route de Banamba, non loin du poste de contrôle routier, a eu lieu, le vendredi dernier, sur le site, pour une durée de 15 mois, pour un coût total de 2, 838 milliards de FCFA.
La cérémonie de lancement était présidée par le ministre des Mines et du pétrole, le Pr Tièmoko SANGARE, représentant le Premier ministre ; en présence du président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka SIDIBE ; du président de la Haute Cour de justice, l’honorable Abdrahamane NIANG ; du ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. On y notait aussi la présence de plusieurs ministres et des autorités administratives et politiques et coutumières de Koulikoro; le grand industriel ghanéen Samuel Amo Tobbin, PDG du Groupe Tobbinco…
Le chef du village et le maire de Koulikoro, après avoir souhaité la cordiale bienvenue aux hôtes, ont vivement félicité et remercié les plus hautes autorités du pays pour le choix de Koulikoro d’abriter une zone industrielle moderne dont les retombées sont inestimables pour les populations, particulièrement les jeunes, fortement touchés par le chômage depuis la fermeture de l’HUICOMA.
Un réel espoir pour la région
Selon le ministre du Développement industriel, Koulikoro a été l’un des principaux bastions de notre développement industriel.
En effet, a-t-il noté, sa proximité d’avec Bamako, sa position géographique accessible par la voie routière, ferroviaire ou fluvial ; son inestimable potentiel agricole et minier; sa population active laborieuse sont surtout autant d’atouts qui lui sont propres, mais qui n’ont été que très faiblement exploités.
La fermeture de certaines usines qui ont forgé sa réputation et sa prospérité d’antan, avoue volontiers le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim, constitue-t-elle, aujourd’hui un vide vécu par l’ensemble de la cité.
«C’est donc avant tout pour relancer la machine économique actuellement presqu’en panne et redonner espoir à sa jeunesse de plus en plus débosselée par l’absence de perspective radieuse que le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a pris l’initiative, à travers mon département de réaliser ce projet dont le but ultime est de permettre à Koulikoro de renouer rapidement d’avec sa vocation industrielle », a-t-il expliqué.
Un vide comblé
Par ailleurs, a-t-il fait savoir, la mise à disposition d’une zone industrielle moderne, conforme aux meilleurs standards à la matière, est incontestablement l’une des incitations les plus attractives qu’on peut offrir à des promoteurs prévoyants. Pour preuve, dira le ministre, elle facilite considérablement leur implantation ; sécurise leurs investissements et conditionne leur rentabilité.
«Conscient de tout cela, le gouvernement mettra tout en œuvre pour que cette plateforme, qui sera mise en place, soit dans les plus brefs délais, un véritable réceptacle qui suscite l’indomptable convoitise des investisseurs industriels », a-t-il assuré.
En tout cas, le ministre de tutelle s’est réjoui du fait que déjà de nombreux opérateurs maliens et étrangers ont y réservé des parcelles pour la réalisation de multiples unités manufacturières qui, à son humble avis, va significativement confortées le dynamisme de l’économie locale.
«La zone industrielle de Koulikoro comportera toutes les commodités qui peuvent en faire un pool reconnu de développement et de compétitivité : l’eau, l’électricité, l’internet, les voies d’accès, la voirie, la sécurité, etc. seront fournis et garantis à tous ses exploitants dans le strict respect des normes sanitaires et environnementales internationalement admises», a promis le ministre Mohamed Aly. Et de témoigner:
«Notre pays, malgré ses ressources naturelles fabuleuses, n’arrive pas encore à se mettre au même diapason économique que certains de ses voisins. Ces précieuses et nombreuses matières 1ères se retrouvent généralement à l’extérieur à l’état brut sans la moindre valeur ajoutée. Il en résulte ainsi une paupérisation croissante de nos braves producteurs et une aggravation du chômage et du sous-emploi. C’est à ce gâchis que le Président de la République a bien voulu mettre fin avec la création, depuis l’avènement de l’ère démocratique d’un ministère dédié exclusivement au Développement industriel».
Des investisseurs à la porte
L’investisseur ghanéen, Samuel Amo Tobbin, a réitéré tout son intérêt à installer sa 2e usine pharmaceutique qui va coûter plus de 22 milliards FCFA sur ce site de la zone industrielle de Koulikoro. Cette décision, à son avis, s’explique par le fait que le Mali partage 7 frontières avec les pays voisins, qui sont des potentiels marchés, pour lui.
Il a profité de l’occasion pour souligner que son ambition est en plus de satisfaire les besoins de notre pays en médicaments à moindre coût, mais de le doter surtout en produits pharmaceutiques de grande qualité et de diminuer ainsi la dépendance aux importations et autres médicaments de mauvaise qualité et contrefaits.
«Notre firme qui verra le jour sera dotée de normes techniques et de technologies de pointe. Il créera plus de 1000 emplois directs», a-t-il annoncé.
Quant au Pr Tiémoko SANGARE, il a rappelé que l’aménagement et la viabilisation de la nouvelle zone industrielle de Koulikoro s’inscrit dans le cadre d’une vaste politique d’industrialisation du pays, une des priorités du projet présidentiel.
Pour l’émissaire du Premier ministre, le choix de Koulikoro n’est pas fortuit. Koulikoro fait partie de nos premières localités industrielles. Mieux, l’unité industrielle phare de la ville qui était HUICOMA, est fermée depuis quelques années. Pour combler ce vide, le gouvernement a estimé qu’il était important de commencer le déploiement des nouvelles zones industrielles par Koulikoro.
«Le constat est que l’attente était forte au niveau des populations. Dieu faisant bien les choses, il y a déjà des investisseurs, dont certains sont présents à cette cérémonie, qui tapent à la porte. Toute chose qui indique que Koulikoro redeviendra rapidement une destination industrielle », s’est-il réjoui.
Notons que ce projet vise la réalisation des travaux d’aménagement portant sur : la voirie, l’assainissement, l’électrification, l’adduction d’eau, le réseau téléphonique, les réseaux divers, les stations d’épuration et les mesures sociales et environnementales.
Quant au programme industriel, il consiste à mobiliser le financement, aménager les sites et installer les entreprises industrielles.
La création de cette nouvelle zone industrielle servira de site viabilisé pour la région de Koulikoro qui reçoit l’essentiel des unités industrielles du Mali après Bamako. Au fait, l’aménagement de ladite zone permettra de répondre à la demande de parcelles à usage industriel des promoteurs de projets désirant s’installer dans la ville. Ainsi, la création de cette nouvelle zone permettra à la région et à la ville de Koulikoro, entre autres, d’accueillir des industries de divers horizons; développer l’entreprenariat local; créer de nouveaux emplois, ainsi que d’attirer par émulation un ensemble de facteurs de développement.
Dans le cadre du programme d’urgence, l’Agence d’aménagement et de gestion des zones industrielles (AZI-SA) a prévu l’aménagement et la viabilisation d’un 1er lot de 13 sites prioritaires, à savoir : Dialakorobougou, Ségou, Kayes, Sanankoroba, Sikasso, Mopti, Koutiala, Koulikoro, Fana, Ouéléssébougou, Mandé, Gao et Tombouctou.
Quant aux perspectives pour 2018, au niveau du département de tutelle, elles portent principalement sur le lancement des projets des zones industrielles de Ségou, Mandé, Kayes, Ouéléssébougou et Tombouctou.
Par Sékou CAMARA
Source: Info Matin