Alors que certains sites d’information relayaient, il y a quelques jours, l’idée que les jihadistes traquent les maliens qui transmettent des informations aux militaires français – information démentie depuis -, preuve est faite que les informateurs sont en réalité des membres du groupe terroriste. Un proche de Iyad ag Ghaly qui prenait trop d’importance aurait ainsi été donné par un combattant d’AQMI aux forces de sécurité, aussitôt lancés à sa poursuite.
L’homme en question est un certain Mohtallah Ag Attaher. Selon une source proche du mouvement terroriste, celui-ci aurait été impliqué dans un attentat en décembre 2013, en fournissant son soutien à une attaque suicide contre la MINUSMA à Kidal. Les « succès » obtenus lui auraient valu d’attirer l’attention du trop célèbre chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly. Au point de devenir l’un de ses plus proches collaborateurs.
A l’heure de la réorganisation nécessaire des mouvements terroristes AQMI, Al Mourabitoune et Ansar Dine, dont les cadres disparaissent progressivement – on apprenait récemment la mort de Abou Bakhr Al Misri, chef de la katibate Al Mourabitoune -, les leaders jihadistes se retrouvent dans l’obligation de nommer à des postes clefs certains combattants encore peu connus. Ces derniers accèdent rapidement aux bénéfices des trafics en tous genres supervisés par les groupes terroristes. Par conséquence, ces nominations éclairs donnent inévitablement lieu à des luttes d’influence à l’intérieur même de ces mouvements, et provoquent des comportements qui pourraient bien accélérer le déclin des jihadistes.
En vendant Mohtallah Ag Attaher aux forces de sécurité, ses concurrents au sein d’AQMI prouvent non seulement que les terroristes sont plus désunis que jamais, mais surtout qu’ils sont prêts à tout pour prendre le pouvoir. Un pouvoir qui ne vaudra bientôt plus grand chose.