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Réveil de la justice malienne : Il faut saluer le courage du Procureur du Pôle économique

La garde à vue puis le mandat de dépôt du tout puissant président de la Confédération nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton du Mali, a surpris plus d’un dans toutes les sphères maliennes, en raison de sa fortune et de sa proximité avec le pouvoir, qui font de lui un gros calibre de la scène politico-administrative du Mali.

 

Bakary TOGOLA, président de la Confédération nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton du Mali et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), a été placé en garde-à-vue, puis le vendredi dernier, sous mandat de dépôt (détention provisoire) dans l’affaire dite des ristournes de la CMDT aux producteurs de coton du Mali, dans laquelle il lui est reproché près de 9 Milliards de F CFA d’injustifiés.

Cette arrestation est diversement interprétée dans l’opinion malienne. En effet, les premiers commentaires sur les réseaux sociaux ou dans les coins de causerie ou même de l’avis de spécialistes, laissaient transparaître un certain réjouissement des Maliens qui y voient ainsi la fin de l’impunité, de deux poids deux mesures, le début de la lutte contre la corruption, bref le réveil de la justice malienne. Oui un réveil, car Bakary TOGOLA est un poids lourd de la scène politique et même administrative du Mali. Aucun observateur averti ne pouvait prédire un tel scénario, tant dame justice était aux ordres et tant le présumé auteur avait l’art des fanfaronnades et des tintamarres. Il disait tout haut ce que les intellectuels pensaient tout bas. Prospéré de son agriculture, il avait pris goût des arcanes du pouvoir depuis sous le Président ATT, après la chute duquel, il avait surpris la logique intelligible pour virer à 180° dans le camp du président IBK.

A côté de cette tendance, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer l’attitude sinon l’acharnement du Procureur du Pôle économique et financier, qui se fonde sur de simples dénonciations anonymes pour décerner un mandat de dépôt contre une si haute personnalité, quand bien même des rapports officiels existent dont aucune suite judiciaire n’a été donnée.

Entre les deux, l’objectivité nous impose de parler du droit, notamment du Code de procédure pénale du Mali, qui est la loi qui régit toutes les poursuites pénales au Mali.

L’Article 52 du Code de procédure pénale du Mali dispose que : « Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner ». Cette disposition donne au Procureur l’opportunité des poursuites, autrement dit, le Procureur reçoit les plaintes et les dénonciations mais il n’est pas tenu de leur donner automatiquement une suite, il a le droit d’apprécier s’il est opportun ou non de poursuivre les faits objet de la plainte ou de la dénonciation. En d’autres termes, il reste souverain dans la mise en mouvement de l’action publique.

Loin de toute intention de chasse aux sorcières ou d’acharnement égoïste, le Procureur KASSOGUE doit être salué, félicité et encouragé, car l’indépendance de la justice, l’application saine et équitable du droit, constituent des conditions sine qua non de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l’équilibre social et donc d’un développement harmonieux au bénéficie de toutes les couches de notre pays.

MD

Source : Le Pays

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