Ce pays, mis dans l’impasse, dans l’insécurité, la corruption, la mauvaise gouvernance, le favoritisme et toute sorte de maux mérite d’être sauvé. Si le régime d’Ibrahim Boubacar Keita a été combattu à cause de ces maux, Mahi Ouattara estime qu’il est temps de mettre un frein à ces problèmes.Dans un pays comme le nôtre où les gens préfèrent agir par violence pour se faire entendre, l’imam plaide pour la justice et la probité de la part de ceux qui commandent le pays. « Qu’on dise les choses sans équivoque, il ne peut pas y avoir de calme dans ce pays, tant qu’ils (les décideurs) font leurs nominations en privilégiant ceux qui se sont faits entendre par des sorties médiatiques, des violences et des manifestations », explique Mahi Ouattara. L’imam dit avoir aussi participé à la chute du régime d’IBK : « Tant qu’ils continuent de faire les nominations sur la base de ceux qui ont battu pavé pour se faire entendre sans procéder auxdites nominations par la recherche de ceux qui inspirent confiance ou connaissent les postes qui leur seront confiés, il n’y aura jamais de calme sur la scène politique ».Parce que les politiques voire tous les intéressés se tiendront aussi débout pour manifester ou dire non, lorsqu’ils ne seront pas retenus dans le gouvernement, va-t-il prodiguer au nouveau premier ministre Choguel Kokalla Maiga et son patron Assimi Goita.
Agissant ainsi en priorisant ceux qui ont emprunté la voie belliqueuse dans l’attelage du gouvernement, les autorités exhortent, selon lui, d’autres citoyens évincés à descendre manifester dans les rues pour avoir une place dans le gouvernement. Toute chose qui, de l’avis de l’imam, ne fera aucunement avancer le pays. Pour qui connait l’état de la fragilité du pays, ces propos tenus par le prêcheur sont d’une utilité incommensurable pour Choguel Kokalla Maiga et le président de la transition Assimi Goita. Lesquelles personnes sont d’ailleurs venues pour recoudre le tissu social en lambeau, réconcilier les cœurs des Maliens, promouvoir le vivre ensemble à travers la formation d’un gouvernement inclusif. Exemplifiant ses propos, Mahi Outtara s’est penché sur le cas des nordistes du pays. Ces citoyens maliens sont facilement recrutés presqu’à tout moment et sans concours pour la fonction publique par les autorités. Cela ne se fait pas parce qu’il y a de nécessité ou d’urgence dans la fonction publique, mais parce que ces citoyens se sont imposés par des armes pour se faire entendre dans ce pays, souligne l’imam. Tout le monde est au courant de ça dans ce pays, avec des manifestations qui se passent pour avoir des postes, la même situation est train de se produire à Bamako, a-t-il indiqué. Comment le pays peut avoir la stabilité dans une telle posture ? S’interroge Mahi Ouattara qui précise : « Tout le monde n’est pas habitué à crier sur les réseaux sociaux, ou à manifester pour se faire entendre. Ce pays est plein des gens honnêtes et loyaux qui peuvent être choisis pour ces postes au gouvernement, sans que personne ne conteste leur nomination ».Il rappelle que le conseil national de transition (CNT) a d’ailleurs été mis en place sur la base de ce même principe qui consiste à privilégier les gens qui se sont faits entendre en s’opposant à l’ancien régime défunt d’IBK, ou par belligérance. Pour lui, aucun pays dans le monde ne peut émerger dans ce système qui prévaut actuellement dans le pays. « Les gens ne doivent aucunement accepter d’être nommés à des postes dont ils ne pourront pas gérer, si réellement ils se sont battus pour ce Mali. L’auteur d’un coup d’Etat ne doit pas exiger un poste à occuper, s’il a fait le coup d’Etat pour l’intérêt du pays », telle est la philosophie de l’imam. En tout cas, Choguel Kokalla Maiga est prévenu. Comme lui-même aspire au changement, des propos pareils ne doivent aucunement lui échapper, s’il tient réellement à son projet de « Mali nouveau et refondé ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays– Mali